Les marchés européens devraient rebondir, encouragés par la forte progression de Wall Street. Comme aux Etats-Unis, les valeurs financières pourraient être recherchées. On surveillera notamment le secteur des assurances qui a été mis à mal hier. A Paris, les investisseurs réagiront notamment aux résultats du groupe d'hôtellerie et de services Accor, du chimiste Rodia et du spécialiste de l'assurance de personnes, CNP Assurances. Quant à Valeo, le fonds d'investissement stratégique a confirmé avoir pris une participation au capital.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier un petit corps blanc muni d'une mèche basse qui est venue tester la solidité du support à 2679.50 points. L'analyse japonaise des chandeliers dévoile que les forces vendeuses ne sont pas parvenues à maintenir les points bas de la séance : c'est un signe de force. Dans un contexte survendu, la fin de la baisse est-elle enfin envisageable ? L'évolution du CAC 40 reste fortement conditionnée à l'orientation que va prendre les indices américains qui demeurent les marchés directeurs. Or, ces derniers ont montré des signes de reprise, ce qui constituera un soutien de poids pour le CAC 40 ce matin. C'est pourquoi, le bureau d'études DayByDay abandonne son avis négatif pour devenir neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
ACCOR
Accor a réalisé un résultat net part du groupe 2008 de 575 millions d'euros, en baisse de 34,9%. Le groupe d'hôtellerie et de services a précisé que le résultat net intégrait moins de plus values liées aux cessions d'actifs qu'en 2007 : 150 millions d'euros en 2008 contre 481 millions l'année précédente. Le résultat avant impôt a atteint 875 millions d'euros, en recul de 3,5%. Il est en progression de 13% en données comparables et hors impact du coût du retour aux actionnaires. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne 885 millions d'euros.
COLAS
Colas a réalisé un résultat net part du groupe 2008 de 490 millions d'euros, en hausse de 3,4%, et un résultat opérationnel de 682 millions d'euros, en progression de 7,4%. Le chiffre d'affaires consolidé s'est élevé à 12,8 milliards d'euros, en hausse de 9,6% et se répartit en 6,8 milliards d'euros en France métropolitaine et 6,0 milliards d'euros à l'international et outre-mer. La croissance organique est ressortie à 7,6%. Le carnet de commandes à fin janvier 2009 a atteint 6,3 milliards d'euros, en retrait de 8%.
MR BRICOLAGE
Le chiffre d'affaires de Mr Bricolage a progressé de 5,3% en 2008, à 515,3 millions d'euros. Le résultat opérationnel a progressé de 5,4 %, en ligne avec la hausse du chiffre d'affaires, "en raison de la bonne performance des Services Aux Réseaux". Le résultat net part du groupe s'établit à 33,4 millions d'euros (+ 98,6 %), intégrant la plus value de cession immobilière déjà annoncée. Hors activités cédées, la rentabilité nette est passée de 3,1% à 3,7% du chiffre d'affaires, avec un résultat net part du Groupe de 18,9 millions d'euros en hausse de 24,6 %.
NEXITY
Nexity a publié un bénéfice net 2008 de 24,8 millions d'euros contre 212 millions d'euros en 2007. Hors dépréciation Eurosic et déconsolidation du CFF, le résultat net part du groupe s'est élevé à 177 millions d'euros. Le résultat opérationnel du groupe s'est établi à 245,8 millions d'euros, en baisse de 26%. « Cette baisse s'explique notamment par le plan d'adaptation à la chute du marché décidé par le Groupe en juillet et renforcé en octobre 2008 », a expliqué le groupe immobilier intégré. Ce plan s'est traduit par une charge opérationnelle de l'ordre de 80 millions d'euros.
Les chiffres macroéconomiques
La baisse de 2,1% du PIB allemand au quatrième trimestre allemand a été confirmée.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les ventes de logements anciens pour le mois de janvier à 14h30 et les statistiques pétrolières hebdomadaires à 16h30.
Ce matin, l'euro cote 1,2858 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés européens ont réduit leurs pertes dans l'après-midi, avec l'ouverture en hausse de Wall Street suite aux déclarations de Ben Bernanke concernant les efforts du gouvernement pour restaurer la stabilité financière des Etats-Unis. Dans la matinée, les places européennes avaient plongé dans le sillage des marchés américains. A Paris, où le CAC 40 a chuté sous les 2 700 points en séance, St-Gobain a pesé sur la tendance sur fond de commentaires négatifs d'analystes. A la clôture, le CAC 40 et l'Eurofirst 80 cédaient respectivement 0,73% à 2 708,05 points et 0,39% à 2524,78 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont rebondi après avoir retrouvé leurs niveaux d'il y a douze ans mardi. Devant le Congrès, le président de la Fed a déclaré qu'il y avait une « chance raisonnable que la récession en cours se termine en 2009 et que 2010 soit une année de reprise ». Avant qu'il ne s'exprime, les investisseurs ont pris connaissance d'un indice de confiance des consommateurs au plus bas depuis 1967 et d'une baisse de 18,5% des prix de l'immobilier en décembre sur un an. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 3,32% à 7350,94 points et le Nasdaq Composite sur un gain de 3,9% à 1441,83 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
IFO (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,...) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.