La Bourse de Paris a terminé quasiment stable jeudi, le CAC 40 cédant 0,05% dans un marché aussi indécis que la veille, qui a accueilli sans enthousiasme une nouvelle salve de publications annuelles d'entreprises.
L'indice vedette a perdu 1,47 point à 2.872,60 points, dans un volume d'échanges une nouvelle fois modeste de 2,8 milliards d'euros, au lendemain d'une petite baisse de 0,04%.
Londres a gagné 0,29%, Francfort 0,24% et mais l'Eurostoxx 50 a cédé 0,17%.
"Le marché est assez calme depuis le début des vacances. Il y a des vagues de rachat +technique+, comme aujourd'hui sur les bancaires, mais aucun élément ne prône pour une reprise plus durable", a expliqué à l'AFP Yann Azuelos, de Meeschaert Gestion Privée.
Pour lui, "on reste dans une période assez trouble avec des indicateurs macroéconomiques toujours dans le rouge", à l'image des chiffres hebdomadaires du chômage américain et de l'indice d'activité du secteur industriel dans la région de Philadelphie, publiés ce jeudi.
Plus dégradées qu'attendu, ces deux statistiques n'ont eu aucun impact visible sur les indices, mais entretiennent un climat de grande indécision parmi les investisseurs, qui se gardent depuis plusieurs semaines de prendre le moindre risque.
"Comme les entreprises fournissent peu de prévisions, il faudra sans doute attendre un retournement à la hausse des indicateurs avancés, notamment des indices de confiance et d'activité", juge M. Azuelos.
Dans l'intervalle, le CAC 40 devrait poursuivre la nouvelle "vague baissière" identifiée par les analystes techniques, en revenant vers les supports situés à 2.840 et 2.770 points, calcule Alexandre Le Drogoff, du courtier Aurel.
PPR (+7,19% à 43,82 euros) a signé la plus forte hausse des valeurs vedettes, dopé par l'annonce de résultats annuels meilleurs que prévu, le maintien de son dividende et la "restauration des marges" de sa branche luxe Gucci Group, selon le gérant de Meeschaert.
BNP Paribas (-0,49% à 24,50 euros) a confirmé la très nette baisse de son bénéfice net, divisé par deux et demi l'an dernier, et reste fragilisé par la remise en cause de son rachat du belgo-néerlandais Fortis.
Société Générale (+3,45% à 24,15 euros) et Crédit Agricole (+3,44% à 8,02 euros) ont en revanche grimpé, bien qu'il s'agisse surtout d'un rebond technique après un début d'année chahuté. "Le retour en grâce des financières n'est pas pour maintenant", a estimé Yann Azuelos.
Axa (-9,14% à 10,14 euros) a été violemment sanctionné après l'annonce d'un bénéfice net en fort repli pour 2008, et d'un dividende inférieur aux attentes des analystes.
Schneider Electric (+4,58% à 54,50 euros) a séduit avec un niveau de trésorerie "particulièrement élevé", selon les analystes de Natixis, qui a éclipsé la hausse légèrement moins importante que prévu de son bénéfice net l'an dernier.
Sanofi-Aventis (-0,93% à 45,80 euros) n'a guère profité d'une étude favorable de la banque américaine JPMorgan, qui a relevé sa recommandation sur le titre à "neutre", contre "sous-pondérer" auparavant.
TF1 (-14,52% à 6,62 euros) s'est effondré, pâtissant de son résultat opérationnel décevant en 2008, mais surtout de prévisions de chiffre d'affaires "clairement abyssales" pour l'année 2009, d'après les analystes d'Aurel. M6 Metropole TV (-5,88% à 10,32 euros) a souffert dans son sillage.
Eramet (-2,46% à 131,50 euros) a inquiété les investisseurs, bien qu'il ait atteint son objectif de résultats pour 2008. Le groupe minier va investir plus de moitié moins que prévu en 2009, anticipant "un début d'année très difficile".
Technip (+7,79% à 25,61 euros) a été recherché après la très forte hausse de son bénéfice net en 2008, même si ses ventes ont ralenti au quatrième trimestre.