La Bourse de New York, prise d'une bouffée d'optimisme, a interrompu une série de quatre replis hebdomadaires consécutifs et attend désormais de pied ferme les mesures de l'administration Obama pour relancer l'économie et consolider le secteur financier.
Sur la semaine écoulée, l'indice Dow Jones a gagné 3,50%, à 8.280,59 points et l'indice Nasdaq, à dominante technologique, 7,81%, à 1.591,71 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé à 868,60 points (+5,17%).
"Il y a beaucoup d'optimisme dans le marché, sur fond de mesures gouvernementales et de dépenses publiques susceptibles de doper l'économie", constate Lindsay Piegza, de FTN Financial.
Les tractations autour du plan de relance ont largement influé sur l'évolution du marché: déçus en début de semaine par l'opposition des sénateurs républicains, les investisseurs ont déserté le marché lundi (-0,80%). Mais à la suite des efforts du président Barack Obama pour aplanir les obstacles, la semaine a fini en fanfare (+2,70% vendredi).
Gare à la déception, prévient cependant Gregori Volokhine, de Meeschaert New York, en rappelant que le vieil adage boursier --"acheter la rumeur et vendre la nouvelle"-- pourrait une nouvelle fois avoir été derrière la hausse.
"Le plan doit être transformateur, extrêmement fort. Les Etats-Unis doivent prendre une position de leader" dans la sortie de crise, estime l'analyste.
Pour Lindsay Piegza, le marché attend désormais de connaître les détails des mesures gouvernementales, espérant des mesures qui pourront relancer les dépenses de consommation et l'investissement.
Lundi, les investisseurs porteront toute leur attention sur le secrétaire au Trésor Timothy Geitner, qui présentera son plan de soutien aux banques. L'éventuelle création d'une structure chargée de reprendre les actifs toxiques des banques a alimenté les conversations tout au long de la semaine.
La modification et l'amplification éventuelle du "plan Paulson" a réconcilié quelque peu les investisseurs avec les valeurs financières. Bank of America, dont le titre était tombé jusqu'à 3,77 dollars, au plus bas depuis une vingtaine d'années, a fini au-delà de 6 dollars vendredi.
Si la tenue de Wall Street devrait essentiellement dépendre des initiatives gouvernementales, le marché surveillera encore les quelques indicateurs économiques qui seront publiés la semaine prochaine.
Cette semaine, le marché avait résisté, voire même rebondi sur des chiffres catastrophiques, comme ceux de l'emploi aux Etats-Unis.
Les ventes de détail pour le mois de janvier, attendues jeudi, ne devraient pas être bonnes. "Il ne peut pas y avoir d'amélioration. Le marché va regarder les chiffres pour voir si la détérioration ralentit", précise M. Volokhine.
Quelques entreprises publieront encore leurs résultats, alors que la saison touche à sa fin: le groupe de télévision et de cinéma Viacom et le géant de la boisson Coca-Cola jeudi, puis son concurrent PepsiCo le lendemain, notamment.
Le marché obligataire a encore baissé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse des prix, est remonté à 2,979%, contre 2,844% vendredi dernier et celui à 30 ans à 3,683%, contre 3,603% une semaine plus tôt.