L'euro refluait face au dollar jeudi en milieu d'échanges européens, après la décision de statu quo de la Banque centrale européenne (BCE), qui a maintenu son taux directeur à 2% tandis que les analystes soulignaient le risque de dégradation des économies d'Europe de l'est.
Vers 14H30 GMT (15H30 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,2796 dollar contre 1,2847 dollar mercredi soir.
Il avançait aussi face à la monnaie japonaise à 114,95 yens contre 114,89 yens la veille.
Le billet vert remontait un peu face au yen à 89,93 yens contre 89,42 yens mercredi soir.
L'euro a encore pâti jeudi de chiffres pointant vers le ralentissement économique en zone euro avec la baisse des entrées de commandes industrielles en Allemagne, de 25,1% sur l'ensemble de 2008 et un recul deux fois plus fort que prévu au mois de décembre, selon des chiffres publiés jeudi par le ministère de l'Economie qui juge la situation "extrêmement" difficile.
"Le plongeon semble ne pas avoir de fin", déplore Ralph Solveen, de Commerzbank, qui estime que la mauvaise nouvelle "est un argument de plus pour de nouvelles baisses de taux de la BCE".
La Banque centrale européenne a décidé jeudi de laisser son taux directeur inchangé à 2%, mais tout porte à croire qu'elle va reprendre son cycle de détente monétaire en mars.
La BCE n'exclut pas de baisser les taux directeurs lors de la prochaine réunion en mars, a déclaré jeudi son président Jean-Claude Trichet au cours d'une conférence de presse.
L'euro voyait ses gains à long terme réduits par le fort ralentissement de l'activité économique en Europe de l'est qui pourrait encore aggraver la récession dans la zone euro.
Les analystes soulignaient le poids d'une crise potentielle des économies de l'Europe de l'est, dépendant fortement de la zone euro, qui pourrait peser sur la monnaie unique et d'autres monnaies d'Europe de l'ouest comme la couronne suédoise.
"Du fait que de nombreuses banques d'Europe de l'est appartiennent à des banques de l'ouest, les inquiétudes croissantes concernant l'équilibre de leur secteur financier met en danger leurs monnaies respectives", estimaient les analystes de Commerzbank, précisant que l'Autriche, l'Allemagne et l'Italie étaient les plus gros prêteurs, les investissements des banques de la zone euro dépassant 1.200 milliards de dollars dans la région (incluant la Russie).
"Les monnaies comme le franc suisse et la livre sterling devraient être moins affectées", ajoutaient les analystes, tandis que le dollar devrait continuer de servir de valeur-refuge.
La livre sterling s'est affichée en hausse, touchant un plus haut depuis deux semaines face au dollar, après la décision de la Banque d'Angleterre de soutenir l'économie via une nouvelle baisse portant le taux directeur à un nouveau niveau inédit dans l'histoire de l'institution, à 1%.
Vers 14H30 GMT, la livre sterling était en hausse face à l'euro à 87,74 pence pour un euro, comme face au dollar à 1,4582 dollar.
La monnaie helvétique reculait face à la devise européenne à 1,4901 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,1645 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a clôturé à 914,75 dollars au fixing du matin contre 905 dollars la veille au soir.
Le yuan chinois a fini à 6,8367 yuans pour un dollar contre 6,8338 yuans la veille au soir.
Cours de jeudi Cours de mercredi
----------------------------------------
14H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,2798 1,2847 EUR/JPY 114,95 114,89 EUR/CHF 1,4901 1,4881 EUR/GBP 0,8774 0,8879 USD/JPY 89,93 89,42 USD/CHF 1,1645 1,1581 GBP/USD 1,4582 1,4467