Les Bourses européennes ont fortement réduit leurs pertes jusqu'à clôturer près de l'équilibre dans le sillage du rebond de Wall Street. En Europe comme à New York, les marchés avaient entamé la journée sur une note négative, accablé par des chiffres économiques médiocres. Mais les résultats supérieurs aux attentes de Wal-Mart et une information de CNBC selon laquelle Barack Obama aurait réduit retouché son plan de relance destiné aux banques en conservant le concept de "bad bank", ont rassuré. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,09% à 3066,29 points. Le FTSE 80 a perdu 0,20% à 2904,55 points.
A Zurich, Swiss Re a plongé de 27,52% à 21,86 francs suisses après avoir annoncé ses prévisions de pertes et son intention de lever d'importants capitaux. Le réassureur suisse a voulu couper court aux rumeurs concernant ses comptes, et a dit tabler sur une perte nette d'un milliard de francs suisses sur l'exercice 2008. L'année précédente, le groupe avait enregistré un bénéfice de 4,2 milliards de francs. Le numéro deux mondial du secteur a par ailleurs fait part au marché de son intention de lever 5 milliards de francs de capitaux frais, dont 3 milliards provenant de Warren Buffet.
A Paris, les ssii ont été à l'honneur. Alten (+ 4,79% à 13,46 euros) s'est distingué. Le groupe réfléchit au versement d'un dividende en raison de la baisse de l'action a déclaré son directeur financier, Bruno Benoliel, à Reuters. Il s'agirait d'une première depuis l'introduction en Bourse en 1999. L'action du spécialiste du conseil en innovation a perdu plus du tiers de sa capitalisation au cours des trois derniers mois, victime de la crise du secteur automobile avec lequel il réalise 20% de ses ventes. En tête du SRD, son homologue Atos bondit de 5,43% à 20,40 euros.
Les foncières ont également entourés et notamment Nexity qui a progressé de 2,66% à 13,50 euros. Le marché plébiscite le chiffre d'affaires du groupe immobilier, qui est ressorti à 2,683 milliards d'euros en 2008. Les ventes réalisent une progression de 4% par rapport au chiffre d'affaires pro forma 2007, intégrant les apports des Caisses d'Epargne dès le 1er janvier 2007. Par rapport au chiffre d'affaires publié 2007, qui n'intègre ces apports qu'à partir du 1er juillet 2007, il progresse de 12%.
Les chiffres macroéconomiques
Les commandes à l'industrie en Allemagne ont accusé un repli de 6,9% en décembre, en données corrigées des variations saisonnières après une baisse de 5,3% en novembre, contre -6% en première estimation. Les économistes attendaient en moyenne une baisse de 2,5% en décembre.
Sans surprise, la Banque Centrale Européenne a maintenu inchangé son principal taux directeur à 2%. Lors de la dernière réunion de l'institution financière, le 15 janvier, son président, Jean-Claude Trichet, avait souligné que le prochain rendez-vous du Conseil étant « dans seulement trois semaines » ; la réunion importante pour la politique monétaire serait en mars. En revanche, la Banque d'Angleterre a poursuivi sa politique d'assouplissement monétaire en réduisant son taux directeur de 50 points de base à 1%. Cette baisse était anticipée par les économistes.
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 626 000 sur la semaine du 31 janvier, en nette hausse par rapport aux 591 000 recensées la semaine précédente (chiffre révisé de 588 000), selon les chiffres du département du Travail. Les analystes tablaient sur un chiffre de 585 000 inscriptions.
Les commandes à l'industrie américaine ont reculé de 3,9% en décembre après une baisse de 6,5% (chiffre révisé de 4,6%) le mois précédent. Les analystes attendaient un repli de 3%.
A 17h45, l'euro cote 1,2830 dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Ratio combiné : Le ratio combiné est une composante essentielle pour appréhender la performance des assureurs, puisqu'il mesure la rentabilité technique des activités d'assurance. Le ratio combiné s'obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d'affaires total. C'est donc le rapport entre les décaissements et les encaissements, uniquement au titre des opérations d'assurance. Si le ratio combiné dépasse 100 %, les dépenses sont supérieures aux recettes. L'assureur peut toutefois compenser ses pertes techniques par ses bénéfices financiers (produit de la gestion des capitaux disponibles entre le moment où sont encaissées les primes et celui où les éventuels sinistres sont indemnisés).
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.