Les marchés européens sont attendus en légère hausse dans le sillage de Wall Street et des places asiatiques. Ils ont progressé dans l'espoir de la présentation prochaine d'un nouveau plan d'aide au secteur financier américain. A Paris, les investisseurs réagiront aux résultats annuels de LVMH, d'Unibail-Rodamco et aux chiffres d'activités d'Altran, d'Hermès... Le sort de la séance devrait se jouer à 14h30 avec la publication des chiffres du marché de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois de janvier. Les économistes prévoient en moyenne 540 000 destructions de postes.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie blanche de 92 points, dont la mèche basse est venue tester la solidité du support situé à 2982 points. La clôture proche des plus hauts de la séance dévoile que les intérêts acheteurs contrôlent le marché. Néanmoins, l'indice parisien n'est pas parvenu à franchir la résistance à 3100 points, qui correspond au précédent sommet et à 50% de retracement de la dernière impulsion baissière 3426-2770 points. Grâce au rebond à Wall Street, le CAC 40 devrait ouvrir proche du seuil à 3100 points. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay devient neutre sur le CAC 40 et observera la réaction de l'indice sous la résistance à 3100 points.
Les valeurs à suivre
EIFFAGE
Eiffage a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires consolidé de 13,2 milliards d'euros, en progression de 5% par rapport à celui de 2007. En France, le chiffre d'affaires de l'exercice a atteint 10,7 milliards d'euros, en hausse de 5,3% dont + 3,1% de croissance organique. En Europe, les ventes se sont élevées à 2,4 milliards d'euros, en progression de 5,7% (- 4,4% à périmètre constant). En France, Eiffage Construction a réalisé un chiffre d'affaires de 3,153 milliards d'euros (+ 6,2%) dont 34 millions par acquisitions dans l'année.
LVMH
LVMH Moêt Hennessy Louis Vuitton a enregistré en 2008 des ventes de 17,2 milliards d'euros, en progression de 4 %. La croissance organique est ressortie à 7 % sur l'année. Au quatrième trimestre, les ventes se sont établies à 5,2 milliards d'euros, en hausse de 4 %. Le résultat opérationnel courant s'est élevé à 3 628 millions d'euros, en progression de 2 %. "Cette performance réalisée dans le contexte économique actuel est d'autant plus remarquable qu'elle se compare à un exercice 2007 en forte progression", se félicite LVMH dans un communiqué.
TELEPERFORMANCE
Teleperformance a dévoilé un chiffre d'affaires 2008 de 1 784 millions d'euros, en hausse de 11,9% à données publiées et de 8% à données comparables. Sur le seul quatrième trimestre, les ventes ont atteint 518,6 millions d'euros, soit une progression de 5,8% à données publiées et de 3,7% à données comparables.
UNIBAIL-RODAMCO
Unibail-Rodamco a publié un résultat net récurrent par action 2008 de 8,52 euros, en augmentation de 8,4%, grâce, selon la société, à la croissance continue des loyers nets à périmètre constant (8,5 %) et à la maîtrise du coût de la dette. « Cette performance permet une distribution par action de 7,50 euros en hausse de 7,1% », a précisé la foncière. « Les grands centres commerciaux régionaux, segment sur lequel le Groupe est leader en Europe continentale, s'avèrent être aujourd'hui les plus résistants », a-t-elle expliqué. L'actif net réévalué par action a reculé de 10,7% à 151,20 euros.
Les chiffres macroéconomiques
8h45
Balance commerciale pour le mois de décembre / FRANCE
12h00
Production industrielle pour le mois de décembre / ALLEMAGNE
14h30
Chiffres du marché de l'emploi (taux de chômage, destructions d'emplois...) pour le mois de janvier / ETATS-UNISCe matin, l'euro cote 1,2760 face au dollar.
Hier à Paris
Les Bourses européennes ont fortement réduit leurs pertes jusqu'à clôturer près de l'équilibre dans le sillage du rebond de Wall Street. En Europe comme à New York, les marchés avaient entamé la journée sur une note négative, accablé par des chiffres économiques médiocres. Mais les résultats supérieurs aux attentes de Wal-Mart et une information de CNBC selon laquelle Barack Obama aurait réduit retouché son plan de relance destiné aux banques en conservant le concept de "bad bank", ont rassuré. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 0,09% à 3066,29 points. Le FTSE 80 a perdu 0,20% à 2904,55 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont conservé leurs gains en seconde partie de séance à la différence de mercredi. Les indices ont été emmenés par les valeurs technologiques et financières. Ces dernières ont notamment bénéficié d'une rumeur selon laquelle la SEC allait suspendre la règle comptable qui les oblige à valoriser leurs actifs à leur valeur de marché. Ce qui dans le contexte actuel se traduit par d'importantes dépréciations qui font basculer leurs comptes dans le rouge. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 1,34% à 8063,07 points et le Nasdaq Composite sur un gain de 2,06% à 1546,24 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
ANR (Actif net Réévalué) : Au contraire de l'Actif Net Comptable, l'Actif Net Réévalué d'une entreprise se base sur la valeur vénale et non comptable des biens détenus.
Calculé en soustrayant de la somme des actifs non retraités de la société, l'ensemble des dettes contractées, l'Actif Net Comptable ou ANC n'est utilisé qu'à titre d'information car il ne correspond pas à la réalité des actifs de l'entreprise.
Ratio combiné : Le ratio combiné est une composante essentielle pour appréhender la performance des assureurs, puisqu'il mesure la rentabilité technique des activités d'assurance. Le ratio combiné s'obtient en calculant le rapport des prestations versées pour sinistres, des dotations et des frais généraux sur le chiffre d'affaires total. C'est donc le rapport entre les décaissements et les encaissements, uniquement au titre des opérations d'assurance. Si le ratio combiné dépasse 100 %, les dépenses sont supérieures aux recettes. L'assureur peut toutefois compenser ses pertes techniques par ses bénéfices financiers (produit de la gestion des capitaux disponibles entre le moment où sont encaissées les primes et celui où les éventuels sinistres sont indemnisés).
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
ISM (indice) : L'ISM, l'association des directeurs d'achats américains (Institut for Supply Management, anciennement NAPM) publie, le premier jour ouvré de chaque mois, à 16h00 (heure de Paris), un rapport sur l'activité du secteur manufacturier d'après son enquête réalisée au cours du mois précédent auprès de responsables des achats de plus de 400 entreprises de 20 secteurs manufacturiers.
Le volet le plus attendu de ce "Report On Business" est l'indice composite Purchasing Managers Index (qui combine les indicateurs spécifiques du niveau des prises de commandes, de la production, de l'emploi, des livraisons et des stocks). Cet indice PMI s'avère un très bon indicateur avancé de l'économie. On considère qu'au-delà de 50 %, il signale une expansion du secteur manufacturier, et une contraction en deçà, et qu'un indice qui se maintient durablement sous les 42,7 % signale une contraction de l'ensemble de l'économie.