(AOF / Funds) - Dans sa note mensuelle, dédiée ce mois-ci aux Etats-Unis, Natixis revient sur l'idée de l'achat de titres du Trésor par la Réserve fédérale américaine. Natixis y voit l'inconvénient qu'elle pourrait être considérée comme une perte d'indépendance de la banque centrale par rapport à l'Etat fédéral. «En effet, elle pourrait être considérée comme une monétisation du déficit public», précise l'analyste. Si le but ultime de la démarche consiste à garder les taux à un niveau faible et non à financer directement le déficit public, «elle le fait de fait».
«Par ailleurs, elle implique une nouvelle augmentation du bilan de la Fed qui devra à un certain stade être réduit, ce qui pourrait avoir des impacts négatifs sur les taux à ce moment là», avertit Natixis.
Natixis note que cette possibilité reste toutefois aujourd'hui hypothétique. Si pour l'heure les taux longs sont à de bas niveaux, «il nous semble probable que la Fed soit amenée à acheter des titres publics dans les mois qui viennent, de façon à éviter une remontée des taux longs liée au très fort besoin de refinancement de l'Etat fédéral». L'analyste note par ailleurs la facilité de mise en oeuvre de cette mesure, celle-ci ne nécessitant pas l'accord du Congrès.
L'idée de l'achat de titres du Trésor par la Fed, précise Natixis, n'est «pas innovante», ajoutant que Ben Bernanke l'avait déjà mentionnée en 2002 / 2003 comme moyen de lutte contre la déflation. «A cette époque, une telle action ne s'était pas révélée nécessaire», rappelle l'analyste.