Les marchés européens poursuivent leur rebond. A Paris, les investisseurs réagissent avec enthousiasme aux résultats d'Alcatel-Lucent qui ont été négativement impactés par de lourdes dépréciations et à l'important contrat signé par Areva pour la construction de plusieurs réacteurs nucléaires en Inde. Au chapitre économique, l'enquête ADP sur l'emploi privé pour janvier donnera une indication sur la plus ou moins mauvaise santé du marché du travail américain avant les chiffres officiels de vendredi. A 12h30, le CAC 40 progresse de 1,12% à 3015,76 points. Le FTSE80 gagne 0,74% à 2860,55 points.
En dévoilant des résultats et des perspectives nettement inférieurs aux attentes, Roche (-7,81% à 149,90 francs suisses) ne pouvait que décevoir un marché habitué à commenter se solides performances. En accusant une baisse de sa rentabilité liée aux investissements en R&D, le groupe suisse montre qu'il se soucie, comme ses concurrents, de l'avenir de son portefeuille de produits. Il démontre surtout l'urgence de prendre le contrôle total de sa filiale américaine Genentec.
Alcatel-Lucent (+ 4,78% à 1,54 euro) domine le palmarès des hausses de l'indice CAC 40. Derrière le brouillard des lourdes pertes dues à d'importantes dépréciations, l'équipementier télécoms a réalisé une performance opérationnelle satisfaisante au quatrième trimestre. Malgré ces dépréciations, le directeur financier du groupe ne pense pas qu'une augmentation de capital soit nécessaire, rapporte Reuters. L'annonce du déficit des engagements de retraite a cependant constitué une mauvaise surprise.
En progression de 2,72% à 343,10 euros, Areva figure parmi les fortes hausses du SBF 120. Les investisseurs saluent le contrat de plusieurs milliards d'euros signé par le groupe nucléaire français en Inde. Ce matin, Areva a confirmé la signature avec le groupe public indien Nuclear Power Corporation of India un protocole d'accord visant à construire au moins deux réacteurs EPR en Inde. Ce protocole permet d'initier la coopération technique entre NPCIL et Areva afin de travailler sur l'implantation de deux à six réacteurs EPR dans l'Etat du Maharashtra.
Les chiffres macroéconomiques
En zone euro, l'indice Markit de l'activité dans les services s'est finalement établi à 42,2 en janvier contre 42,1 en décembre et 42,5 en estimation flash. Les économistes interrogés par l'agence Reuters tablaient en moyenne sur 42,5. Il s'agit de la première hausse de l'indice depuis août. En Allemagne, l'indice s'est fixé à 45,2 en janvier, contre 46,6 en décembre, légèrement au-dessous de l'estimation initiale. En France, il ressort à 40,4 après 37,6 en décembre. En première estimation, l'indice s'était établi à 40,8 points.
En décembre 2008, par rapport à novembre 2008, le volume des ventes du commerce de détail est resté stable dans la zone euro. En novembre, le commerce de détail avait baissé de 0,1% dans la zone. En décembre 2008, par rapport à décembre 2007, l'indice des ventes a diminué de 1,6%. Les économistes attendaient une baisse mensuelle de 0,3% et annuelle de 1,5%. Par rapport à 2007, l'indice moyen du volume des ventes de détail a reculé en 2008 de 1,4% dans la zone euro.
Aux Etats-Unis, les investisseurs prennent connaissance de l'enquête ADP sur l'emploi privé pour janvier. L' indice des directeurs d'achat dans le secteur des services pour le mois de janvier est dévoilé à 16h00. Les statistiques pétrolières hebdomadaires sont attendues à 16h30.
Ce midi, l'euro cote 1,2874 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.