Les marchés européens débutent février sur une note nettement négative. La baisse est emmenée par les valeurs financières qui s'étaient fortement reprises la semaine dernière. Aux Etats-Unis, le projet d'une structure de défaisance pour les actifs toxiques des banques pourrait ne pas voir le jour. En Europe, l'Irlande s'apprêterait injecter de 7 à 8 milliards d'euros dans Allied Irish Bank et Bank of Ireland. A Paris, GDF Suez limite son repli après avoir confirmé son objectif opérationnel 2008. Vers 12h20, le CAC 40 perd 2,87% à 2888,64 points et le FTSE Eurofirst 80 2,81% à 2751,02 points.
A Londres, GlaxoSmithKline (-0,45% à 1214 pence) devrait annoncer la suppression de 6 000 emplois à l'occasion de la publication de ses résultats jeudi, a rapporté la presse britannique. Le "Sunday Telegraph" redoute un nouveau plan social d'envergure. Un porte-parole du numéro deux mondial du secteur pharmaceutique a confirmé à l'agence Reuters qu'un programme de restructuration était prêt, mais il n'a pas commenté les informations du "Sunday Telegraph". L'"Observer", un autre quotidien britannique avance le chiffre de 10 000, soit 10% des effectifs du groupe.
La crise économique n'arrête pas le parcours solide de GDF Suez (-1,96% à 29,48 euros). A peine parvient-elle à le ralentir : affecté par des "conditions moins favorables" pour certaines branches au quatrième trimestre, le groupe a en effet connu une progression du chiffre d'affaires de 14% sur la période contre +18% sur les neuf premiers mois de l'année. Mais l'essentiel est ailleurs. Non content de réaliser un chiffre d'affaires annuel supérieur au consensus, le géant de l'énergie a confirmé son objectif de croissance d'Ebitda supérieure à 10%.
BNP Paribas dégringole de 11,71% à 26,945 euros après avoir publié un communiqué de presse concernant les nouvelles formalités de la reprise de la banque franco-belge Fortis. La forte chute du titre ce matin s'explique également par des prises de bénéfices, après la flambée du titre de 40% la semaine dernière. La banque française annonce aujourd'hui qu'elle anticipe désormais un effet pro forma neutre au 31 décembre 2008 de la transaction sur Fortis sur son ratio « Tier 1 ».
Les chiffres macroéconomiques
La ministre de l'Economie a annoncé que la France devrait compter 45 000 chômeurs supplémentaires en décembre. « Je serais très étonnée qu'on ait une croissance positive en 2009 », a également déclaré Christine Lagarde. La révision des prévisions de croissance devrait avoir lieu à la mi-février.
Le rythme de contraction de l'activité dans l'industrie dans la zone euro s'est atténué en janvier, selon l'enquête Markit. L'indice PMI manufacturier de la zone euro s'est établi à 34,4, légèrement révisé à la baisse par rapport à la première estimation de 34,5. Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à ce que cette estimation flash soit confirmée. L'indice s'élevait à 33,9 en décembre.
Les revenus et les dépenses des ménages américains pour le mois de décembre seront publiés à 14h30 et l'indice des directeurs d'achat dans le secteur industriel pour le mois de janvier et les dépenses de construction pour le mois de décembre à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2742 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.