Les marchés actions européens ont limité leurs pertes grâce à la relative résistance de Wall Street en début de séance. La baisse a été emmenée par les valeurs financières qui s'étaient fortement reprises la semaine dernière. Les rares à avoir été épargnées se recrutaient dans les secteurs défensifs : utilities, opérateurs télécoms, santé... A Paris, GDF Suez a fini en hausse après avoir confirmé son objectif opérationnel 2008. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 1,48% à 2930,05 points et le FTSE Eurofirst 80 sur un repli de 1,74% à 2781,49 points.
A Londres, Rio Tinto, troisième groupe minier du monde, a progressé de 6,51% à 1604 pence après avoir évoqué un possible versement de fonds de la part du groupe d'aluminium chinois Chinalco dans le but de réduire une dette qui se monte à 38,9 milliards de dollars. Le groupe public pourrait racheter une partie de la dette de Rio Tinto sous forme d'obligations convertibles, acquérir des actifs minoritaires de certains actifs du géant des mines et participer à une augmentation de capital. Selon la presse australienne, cette levée de fonds pourrait atteindre plus de 15 milliards de dollars.
La crise économique n'arrête pas le parcours solide de GDF Suez (+0,23% à 30,14 euros). A peine parvient-elle à le ralentir : affecté par des "conditions moins favorables" pour certaines branches au quatrième trimestre, le groupe a en effet connu une progression du chiffre d'affaires de 14% sur la période contre +18% sur les neuf premiers mois de l'année. Mais l'essentiel est ailleurs. Non content de réaliser un chiffre d'affaires annuel supérieur au consensus, le géant de l'énergie a confirmé son objectif de croissance d'Ebitda supérieure à 10%.
BNP Paribas a dégringolé de 8,71% à 27,395 euros après avoir publié un communiqué de presse concernant les nouvelles formalités de la reprise de la banque franco-belge Fortis. La forte chute du titre ce matin s'explique également par des prises de bénéfices, après la flambée du titre de 40% la semaine dernière. La banque française annonce aujourd'hui qu'elle anticipe désormais un effet pro forma neutre au 31 décembre 2008 de la transaction sur Fortis sur son ratio « Tier 1 ».
Les chiffres macroéconomiques
La ministre de l'Economie a annoncé que la France devrait compter 45 000 chômeurs supplémentaires en décembre. « Je serais très étonnée qu'on ait une croissance positive en 2009 », a également déclaré Christine Lagarde. La révision des prévisions de croissance devrait avoir lieu à la mi-février.
Le rythme de contraction de l'activité dans l'industrie dans la zone euro s'est atténué en janvier, selon l'enquête Markit. L'indice PMI manufacturier de la zone euro s'est établi à 34,4, légèrement révisé à la baisse par rapport à la première estimation de 34,5. Les économistes interrogés par Reuters s'attendaient à ce que cette estimation flash soit confirmée. L'indice s'élevait à 33,9 en décembre.
L'indice des directeurs d'achat dans le secteur industriel aux Etats-Unis est ressorti à 35,6 en janvier après un chiffre de 32,9 en décembre. Les analystes attendaient ce chiffre en baisse, à 32,6.
Les dépenses des ménages aux Etats-Unis ont chuté de 1% au mois de décembre, alors que les analystes attendaient un recul de 0,9% seulement. Sur l'ensemble de 2008, les dépenses des ménages ont augmenté de 3,6%. Il s'agit de la hausse la plus faible depuis 1961.
Les dépenses de construction ont reculé de 1,4% au mois de décembre aux Etats-Unis, alors que les analystes s'attendaient à une baisse de 1,2% seulement. Au mois de novembre, ces dépenses avaient chuté de 1,2% (chiffre révisé de - 0,6%).
Les revenus des ménages ont chuté de 0,2% au mois de décembre, alors que les analystes attendaient une baisse de 0,4%. Sur l'ensemble de l'année 2008, ce chiffre a progressé de 3,7% ; il s'agit de la plus faible hausse annuelle depuis 2003.
A la clôture, l'euro cote 1,2820 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.