Les marchés européens ont fini dans le rouge dans le sillage du retournement à la baisse de Wall Street. Le CAC 40 a mal débuté l'année : il perd 7,56% depuis le 1er janvier. Les investisseurs ont pourtant pris connaissance aujourd'hui d'une croissance américaine supérieure aux attentes au quatrième trimestre. Sa qualité laisse cependant à désirer car la surprise positive s'explique par une contribution plus forte qu'anticipé des variations de stocks. Une correction est probable ce trimestre. Le CAC 40 a perdu 1,19% à 2973,92 points et le FTSE Eurofirst 80 a cédé 1,39% à 2830,61 points.
Fini les politesses. Après six mois de palabres avec Genentech, Roche (+2,32% à 172 francs suisses) passe à l'action. Le suisse a annoncé son intention de lancer une offre hostile sur la société de biotechnologie américaine dont il détient déjà 56%. Profitant de la baisse des marchés, le groupe a revu à la baisse le prix de son offre de 98 à 86,5 dollars, soit une prime de 3% par rapport au cours de clôture de Genentech jeudi.
A Paris, le titre Dexia a enregistré la deuxième plus forte baisse du CAC 40, avec un recul de 7,18% à 2,455 euros. La banque a annoncé aujourd'hui attendre une perte nette estimée à 3 milliards d'euros sur son exercice 2008. Au quatrième trimestre, cette perte devrait s'établir à 2,3 milliards d'euros, précise le groupe. «Comme prévu, les comptes du quatrième trimestre portent la marque des conditions de marché toujours difficiles qui ont prévalu pendant cette période et de la comptabilisation des pertes liées à la cession en cours de l'activité d'assurance de FSA», déclare la banque.
A contrario, BNP Paribas a figuré parmi les plus fortes hausses de l'indice vedette parisien, avec une progression de 1,73% à 30,01 euros. Les actionnaires se félicitent du nouveau pas franchi dans le dossier Fortis pour tenter d'obtenir le feu vert des actionnaires. BNP Paribas et le gouvernement belge sont en effet parvenus à un accord concernant la vente de Fortis, a annoncé Bruxelles aujourd'hui. Selon ce nouvel accord, la banque française ne récupérera que 10% des activités d'assurance de Fortis en Belgique pour 550 millions d'euros. Elle devait auparavant en récupérer 100%. Fortis holding conservera le solde.
Les chiffres macroéconomiques
Le PIB des Etats-Unis a reculé de 3,8% en première estimation au quatrième trimestre contre une baisse de 0,5% au troisième trimestre. Le consensus Reuters était de -5,4%. Sur l'ensemble de 2008, la croissance s'est établie à 1,3%.
Le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 1,1% en janvier 2009, selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'Office statistique des Communautés européennes. Il s'agit de son niveau le plus bas depuis près de 10 ans. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un taux d'inflation de 1,4%. En décembre 2008, le taux était de 1,6%.
Le taux de chômage dans la zone euro s'est établi à 8% en décembre 2008 en données corrigées des variations saisonnières, contre 7,9% en novembre. Un tel niveau n'avait pas été atteint depuis deux ans. Il était de 7,2% en décembre 2007. Le consensus Reuters était de 7,9%. Dans l'Europe des 27, le taux de chômage s'est élevé à 7,4% en décembre 2008, contre 7,3% en novembre. Il était de 6,8% en décembre 2007.
Le moral du consommateur américain s'est établi à 61,2 en janvier, contre 60,1 en décembre, selon l'enquête de l'Université du Michigan. Un chiffre légèrement inférieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 61,9. Il représente toutefois un plus haut de quatre mois, mais reste globalement bas.
L'indice PMI des directeurs d'achat de Chicago est ressorti à 33,3 au mois de janvier alors que le consensus l'attendait à 34. Au mois de décembre, cet indice s'était élevé à 35,1.
A la clôture, l'euro cote 1,2820 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.