(AOF / Funds) - Les analystes de Groupama Asset Management ont adopté une opinion négative sur le secteur bancaire sur les 12 à 18 prochains mois. Remarquant que d'importantes dépréciations d'actifs ont mis les banques européennes en difficulté en 2008, Groupama AM estime que des dépréciations élevées devraient être observées à nouveau au quatrième trimestre, avant de diminuer par la suite.
Selon Marie-Pierre Peillon, l'année 2009 devrait surtout être marquée par des pertes élevées sur le portefeuille de prêts. En se basant sur l'exemple des précédentes crises économiques précédées par des crises financières, les analystes de Groupama AM prédisent une «crise très grave» en 2009. Cette crise devrait être engendrée par un durcissement des conditions de crédits accroissant les tensions sur les liquidités des entreprises, qui aboutiront à un ralentissement économique et à des défaillances.
Les risques sur les prêts aux particuliers varient quant à eux selon les pays selon les analystes de Groupama AM, qui soulignent que les systèmes bancaires les plus exposés sur ce plan sont le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Espagne, pays où la bulle immobilière et le surendettement sont les plus importants.
2009 devrait par ailleurs voir une brutale remontée du coût du risque et des provisions selon Mme Peillon, qui prédit un retour à un coût du risque de l'ordre de 150 points de base. «De nouvelles pertes affecteront la solvabilité des banques en 2009», a-t-elle averti, se basant sur le pronostic de résultats fortement affectés cette année.
Selon Groupama AM, la seule solution pour sortir de la crise est d'isoler les actifs toxiques. «On ne peut pas chercher à reconstruire tant que les bilans ne sont pas sains», a ainsi jugé Mme Peillon. Un remède indispensable pour éviter les dépréciations continues et les augmentations de capital, mais aussi pour regagner de la crédibilité.