(AOF / Funds) - Ce trimestre encore, BNP Paribas Asset Management (AM) mettra en oeuvre une allocation d'actifs qui se caractérisera par la prudence. «Face au manque de visibilité et à l'aversion au risque de la part des investisseurs, nous allons continuer à privilégier le cash et l'obligataire», explique Christian Dargnat, responsable des investissements chez BNP Paribas Asset Management. Le contexte économique s'avère particulièrement difficile. «Nous allons affronter la première récession mondiale synchronisée depuis 1982, l'une des plus fortes depuis la Seconde Guerre mondiale, affirme Christian Dargnat.» Toutefois, quelques éléments positifs peuvent être relevés. La baisse des prix des matières premières devrait favoriser le pouvoir d'achat des acteurs économiques. Par ailleurs, les politiques de relance devraient permettre le maintien de taux d'intérêt bas. Par conséquent, BNP PAM devrait progressivement se délester des actifs monétaires pour revenir sur les actifs risqués.
Pour l'heure, «nous surpondérons les obligations gouvernementales qui bénéficient de la fuite vers la qualité ; parmi celles-ci nous avons fait des paris forts sur les émissions allemandes et américaines», relate Christian Dargnat. Le gérant privilégie également les obligations d'entreprises. «Nous avons surpondéré les obligations d'entreprises depuis la fin de l'année dernière et notamment celles émises par les institutions financières», poursuit Christian Dargnat. A l'intérieur de cette classe d'actifs, le gérant se positionne également sur les secteurs défensifs comme la pharmacie et les télécoms. A l'identique, les investissements dans les actions sont orientés vers les secteurs défensifs. Plus à la marge, d'autres classes d'actifs sont surpondérés, telles l'or en tant que matière première à travers des contrats futures, car celui-ci continue à bénéficier de l'incertitude sur les marchés, mais aussi les matières premières agricoles. «Nous nous exposons à l'agriculture via NOS fonds spécialisés, indique Christian Dargnat, l'alimentation constituant un secteur défensif.»
Enfin, la volatilité devant perdurer, le gérant a inclus dans son allocation d'actifs des fonds dédiés à cette classe d'actifs. D'ici trois à six mois, l'allocation d'actifs devrait progressivement changer. La part des obligations corporate sera renforcée, elle portera sur toutes les signatures y compris le high yield, ainsi que le compartiment dédié aux actions. «Dès que le marché présentera des signes de rebond, nous nous focaliserons sur les valeurs en amont du cycle plutôt que sur les valeurs défensives», selon Christian Dargnat. En termes de consommation, le gérant passera de l'alimentaire aux biens de consommation durable. Les biens d'équipements seront également privilégiés, ainsi que les valeurs vertes. «Les programmes de relance, aux Etats-Unis et en Chine en particulier, devraient permettre le renouvellement et la création d'infrastructures dans ces deux pays, selon Christian Dargnat. Par ailleurs, ces pays ont annoncé des mesures importantes favorisant l'économie verte.»
Sandra Sebag
Allocations d'actifs modèles au 23 janvier 2009
Prudent
:Actions : 20 %
Monétaire : 25 %
Obligataire : 55 %
Equilibré/= :
Actions : 55 %
Monétaire : 15 %
Obligataire : 30 %
Dynamique/= :
Actions : 80 %
Monétaire : 10 %
Obligataire : 10 %
Recommandations d'investissement fin janvier 2009
• Les liquidités et l'obligataire sont surpondérés. Dans l'obligataire, le gérant privilégie les émissions souveraines (Allemagne, Etats-Unis) ainsi que les titres émis par les institutions financières et par les entreprises dans les secteurs défensifs (pharmacie, télécoms, alimentaire).
• Les actions sont sous-pondérées, le gérant se focalise là encore sur les secteurs défensifs.
• Autres : or, matières premières agricoles et volatilité.