Les marchés actions européens ont désormais bien implantés dans le rouge après un début de séance hésitant. Le repli des indices est emmené par les valeurs liées aux matières premières : mines, sidérurgie... Le secteur bancaire en pointe lundi évolue également en baisse à l'exception de titres comme Barclay's ou RBS qui ont été particulièrement éprouvés la semaine dernière. A Paris, Poweo flambe sur fond de rumeurs de mise en vente. Vers 12h30, l'indice CAC 40 perd 1,56% à 2909,31 points et le FTSE Eurofirst 80 1,52% à 2776,63 points.
Premier opérateur télécoms historique européen à dévoiler ses résultats du quatrième trimestre, le néerlandais KPN a rassuré les investisseurs en publiant une performance conforme aux attentes, ce qui profite à son titre qui progresse de 1,94% à 10,505 euros. KPN a dégagé un bénéfice net en chute de 81% à 297 millions d'euros et un EBIDTA de 1,28 milliards d'euros, en hausse de 5,3%. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 3,72 milliards d'euros, en progression de 1,6%.
Les esprits s'échauffent autour de Poweo. Le titre progresse toujours 13,69% à 13,45 euros après une flambée de plus de 17% nécessitant une interruption temporaire de cotation. Un article du "Figaro" annonçant la mise en vente du fournisseur alternatif de gaz et d'électricité a mis le feu au poudres. La direction n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette rumeur. Oddo Securities juge en tout cas l'hypothèse d'une cession du groupe crédible dans "un contexte de crédit crunch et après une baisse de 60% du titre en quatre mois".
Rhodia recule de 6,09% à 3,29 euros à la suite d'une étude négative de JPMorgan sur le groupe. Selon une source de marché, le broker a abaissé de neuf à un euro son objectif de cours sur le titre tout en réitérant sa recommandation de Sous-pondérer le titre en portefeuille. Le bureau d'études a réduit ses estimations de bénéfice par action 2009 et 2010 de 65% et 62% pour refléter la détérioration de la demande et la baisse de la rentabilité opérationnelle de l'activité Polyamide, Silcea et Novecare (64% de l'Ebit estimé 2008).
Les chiffres macroéconomiques
L'indice Ifo du climat des affaires a enregistré une hausse surprise en janvier. L'indice calculé par l'institut économique allemand du même nom est ressorti à 83, contre 82,7 en décembre, chiffre révisé de 82,6. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un indice à 81,3. La composante qui jauge le sentiment des entrepreneurs d'outre-Rhin à l'égard de la situation actuelle s'est élevée à 86,8 en janvier, à comparer avec un consensus de 85. Le sous indice résumant leurs anticipations a, lui, progressé de 76,9 à 79,4. Le consensus était de 77,9.
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent l'indice S&P Case-Schiller des prix de l'immobilier pour le mois de novembre à 15 heures et l'indice de confiance des ménages du Conference Board pour le mois de janvier à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,3203 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.