Les marchés actions européens ont fini aujourd'hui à proximité de l'équilibre après avoir violemment rebondi lundi. Siemens a fait partie des valeurs qui se sont distinguées à la hausse grâce au maintien de ses perspectives 2009. A Paris, le titre du fournisseur alternatif de gaz et d'électricité Poweo s'est enflammé sur fond de rumeurs de mise en vente. A contrario, Rhodia a été victime d'un abaissement d'objectif de cours. L'indice CAC 40 s'est effrité de 0,03% à 2954,53 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a cédé 0,02% à 2818,69 points.
En Allemagne, Siemens s'est offert 3,19% à 44,93 euros, porté par la confirmation de ses objectifs 2009, un luxe en cette période de crise. Le conglomérat industriel allemand vise toujours un résultat opérationnel annuel compris entre 8 et 8,5 milliards d'euros. Un objectif qu'il a toutefois qualifié d'"encore plus ambitieux", compte tenu du contexte économique actuel. Au premier trimestre de son exercice 2009, Siemens a vu les bénéfices cumulés de ses trois principales divisions (Energie, Santé et Industrie) progresser de 20% sur le trimestre, à 2,005 milliards d'euros.
A Paris, les esprits se sont échauffés autour de Poweo. Le titre a progressé de 14,12% à 13,50 euros après une flambée de plus de 17% nécessitant une interruption temporaire de cotation. Un article du "Figaro" annonçant la mise en vente du fournisseur alternatif de gaz et d'électricité a mis le feu au poudres. La direction n'était pas joignable dans l'immédiat pour commenter cette rumeur. Oddo Securities juge en tout cas l'hypothèse d'une cession du groupe crédible dans "un contexte de crédit crunch et après une baisse de 60% du titre en quatre mois".
Rhodia a perdu 5,14% à 3,32 euros à la suite d'une étude négative de JPMorgan sur le groupe. Selon une source de marché, le broker a abaissé de neuf à un euro son objectif de cours sur le titre tout en réitérant sa recommandation de Sous-pondérer le titre en portefeuille. Le bureau d'études a réduit ses estimations de bénéfice par action 2009 et 2010 de 65% et 62% pour refléter la détérioration de la demande et la baisse de la rentabilité opérationnelle de l'activité Polyamide, Silcea et Novecare (64% de l'Ebit estimé 2008).
Les chiffres macroéconomiques
L'indice Ifo du climat des affaires a enregistré une hausse surprise en janvier. L'indice calculé par l'institut économique allemand du même nom est ressorti à 83, contre 82,7 en décembre, chiffre révisé de 82,6. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un indice à 81,3. La composante qui jauge le sentiment des entrepreneurs d'outre-Rhin à l'égard de la situation actuelle s'est élevée à 86,8 en janvier, à comparer avec un consensus de 85. Le sous indice résumant leurs anticipations a, lui, progressé de 76,9 à 79,4. Le consensus était de 77,9.
L'indice de confiance du consommateur américain a atteint un nouveau plus bas de 37,7 au mois de janvier, alors qu'il était attendu à 39. Au mois de décembre, cet indice avait atteint 38,6 (chiffre révisé de 38,0).
A la clôture, l'euro cote 1,3164 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.