Les marchés européens se sont repliés en cours de séance après l'ouverture dans le rouge de Wall Street. Les statistiques américaines médiocres ont contribué à faire passer les principales places européennes en territoire négatif, de même que les résultats de Microsoft, inférieurs aux attentes. A Paris, le secteur automobile a particulièrement pesé sur la tendance alors que Fiat a démenti des rumeurs d'augmentation de capital. A la clôture, le CAC 40 perdait 1,24% à 2 869,62 points, son niveau de clôture le plus bas depuis mai 2003. L'Eurofirst 80 reculait de 1,28% à 2 736,62 points.
Fiat (-14,94% à 3,78 euros) s'est montré extrêmement pessimiste lors de la publication de ses résultats annuels, entraînant dans sa chute l'ensemble des valeurs d'un secteur automobile européen déjà sinistré. Le constructeur de Turin prévoit une baisse d'environ 20% de la demande mondiale pour ses produits en 2009, avec un premier trimestre annoncé comme "particulièrement difficile". En conséquence, le groupe italien table désormais sur un bénéfice d'exploitation 2009 de plus d'un milliard d'euros, contre 4,3 à 4,5 milliards d'euros attendus précédemment.
Ingenico (+9,47% 11,10 euros) à a publié un chiffre d'affaires 2008 conforme aux attentes et au maintien de ses objectifs de résultats. Le spécialiste des transactions électroniques sécurisées a souligné que son exposition au ralentissement de la consommation restait limitée et qu'il n'avait « pas constaté, à ce jour, de retard dans les prises de décision de ses clients ». Fortis Bank a réitéré sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 14 euros. L'analyste estime que le groupe est bien placé pour faire face à des conditions de marché adverses.
Sperian Protection (-4,34% à 34,25 euros) a enregistré un chiffre d'affaires estimé pour l'année 2008 de 750,9 millions d'euros, soit une croissance hors effets de change de 3,3% et une croissance organique en recul de 0,6%. Sperian Protection tablait initialement sur une croissance totale hors effet de change de 5%, mais le groupe explique cette contre-performance par "le ralentissement de l'activité au 4ème trimestre, en particulier au mois de novembre".
Les chiffres macroéconomiques
Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont baissé de 0,9% au mois de décembre en France. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un recul de 0,2%. Sur l'ensemble du quatrième trimestre 2008, elles ont reculé de 0,5% après une hausse de 0,4% au troisième trimestre 2008. Sur l'ensemble de l'année 2008, ces dépenses ont nettement ralenti à +1,2% contre +4,4% en 2007.
Aux Etats-Unis, les mises en chantier de logements ont diminué de 15,5% en décembre au rythme annualisé de 550 000 unités. Il s'agit de leur plus bas niveau depuis la création de la statistique en 1959.
Les inscriptions au chômage pour la semaine se terminant le 17 janvier se sont révélées supérieures aux prévisions du marché. On a ainsi compté 589.000 nouvelles demandes d'allocation, contre un consensus de 540.000. Le nombre de demandes de la semaine précédente a été révisé à la hausse de 524.000 à 527.000.
La semaine dernière, les stocks de brut sont ressortis en hausse de 6,1 millions de barils. Les analystes tablaient sur une progression de seulement 1,4 million de barils. Les stocks d'essence ont augmenté de 6,5 millions de barils, contre un consensus de 1,9 million de barils. Enfin, les stocks de distillats sont ressortis en hausse de 800 000 barils. Le marché attendait une baisse de 500 000 barils.
A la clôture, l'euro cote 1,2956 face au dollar américain.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.