Les marchés européens s'apprêtent à ouvrir en ordre dispersé après quatre séances consécutives de baisse. Hier, Wall Street a finalement limité ses pertes, les investisseurs défendant le seuil symbolique des 8000 points sur le Dow Jones. La volatilité devrait demeurer élevée alors que les bourses ont été secouées ces derniers jours par une série de mauvaises nouvelles tant sur le front des entreprises (Microsoft, Nokia...) que macroéconomique. Concernant ce dernier sujet, les investisseurs seront attentifs à la première estimation de la croissance britannique au quatrième trimestre.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 116 points, confirmant la rupture du support à 2954 points. L'analyse japonaise des chandeliers dévoile que les pressions vendeuses contrôlent toujours le marché. La situation technique de l'indice parisien reste fragile : comme aucun signe haussier (pas de figure de retournement ou de divergence haussière des indicateurs techniques) n'apparaît pour le moment, le CAC 40 a toutes les probabilités de poursuivre la consolidation. Dans cette optique, le bureau d'études DayByDay émet un avis négatif sur le CAC 40 avec comme objectif les points bas de novembre à 2838,50 points, puis le support de mai 2003 à 2691 points.
Les valeurs à suivre
AREVA
Siemens va mettre fin à son partenariat avec Areva dans le nucléaire, selon « Les Echos ». Le groupe allemand s'apprêterait à officialiser, mardi prochain lors de son assemblée générale, sa sortie du capital d'Areva NP, la filiale de réacteurs du groupe nucléaire français. Siemens en détient 34%. Cette participation est valorisée à 2 milliards d'euros. « Le désengagement effectif sera bouclé au plus tard d'ici à 2012 », écrit le quotidien. Le désengagement de Siemens pourrait ouvrir la voie à un rapprochement avec Alstom. Total serait également intéressé par ce dossier.
EMAILVISION
Emailvision a connu une hausse de 35% de son chiffre d'affaires en 2008, avec 21,79 millions d'euros. A taux de change constant, la croissance est de 41%. «L'activité est restée soutenue tout au long de l'exercice, avec un quatrième trimestre en hausse de 24% à 6,20 millions d'euros», écrit le groupe dans un communiqué. Côté perspectives, Emailvision estime que son modèle économique et la croissance de sa base installée de clientèle lui assurent une forte récurrence de son chiffre d'affaires.
UBISOFT
Ubisoft a publié un chiffre d'affaires trimestriel de 508 millions d'euros, en hausse de 12,9%. La croissance des ventes a atteint 17% à taux de change constants. Au troisième trimestre 2007, l'éditeur français avait dégagé 450 millions d'euros. Sur les neuf premiers mois de l'exercice en cours, Ubisoft a enregistré un chiffre d'affaires de 852 millions d'euros, en hausse de 19,8% (ou 24,8% à taux de change constant). Sur la même période, le montant des ventes s'était élevé à 711 millions d'euros en 2007.
VETOQUINOL
Vétoquinol a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 234,4 millions d'euros, en progression de 0,4% par rapport à l'exercice précédent et de +2,9% à cours de change constants. "Cette progression est inférieure aux attentes initiales du fait d'un quatrième trimestre en retrait. Elle reste néanmoins significative dans le contexte économique actuel, notamment si on prend en considération la progression de l'activité supérieure à celle du marché que le groupe avait enregistrée en 2007 (+10,3%) qui pénalise la comparaison avec 2008", souligne le laboratoire pharmaceutique vétérinaire.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent l'enquête de conjoncture dans l'industrie française pour le mois de janvier à 8h45, les indices des directeurs d'achat dans les secteurs de l'industrie et des services de la zone euro pour le mois de janvier à 10 heures et le PIB du Royaume-Uni au quatrième trimestre à 10h30.
Ce matin, l'euro cote 1,2934 face au billet vert.
Hier à Paris
Les marchés européens se sont repliés en cours de séance après l'ouverture dans le rouge de Wall Street. Les statistiques américaines médiocres ont contribué à faire passer les principales places européennes en territoire négatif, de même que les résultats de Microsoft, inférieurs aux attentes. A Paris, le secteur automobile a particulièrement pesé sur la tendance alors que Fiat a démenti des rumeurs d'augmentation de capital. A la clôture, le CAC 40 perdait 1,24% à 2 869,62 points, son niveau de clôture le plus bas depuis mai 2003. L'Eurofirst 80 reculait de 1,28% à 2 736,62 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont fini en baisse mais pas sur leurs plus bas du jour. La séance a été marquée par une série de mauvaises nouvelles tant au niveau macroéconomique que microéconomique. Les mises en chantier sont notamment ressorties à un plus bas historique en décembre, tandis que les inscriptions au chômage ont été plus importantes que prévu. Sur le front des entreprises, Microsoft a plombé le moral des investisseurs en annonçant une restructuration historique. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 1,28% à 8122,80 points et le Nasdaq Composite sur un repli de 2,76% à 1465,49 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.