Les marchés actions européens s'apprêtent à connaître une nouvelle séance de baisse dans le sillage de Wall Street qui a été victime de la déroute des valeurs bancaires. Elles devraient encore faire parler d'elles en Europe alors que les dirigeants de Crédit Agricole et Société Générale ont décidé de renoncer à leurs bonus. Le secteur technologique pourrait surperformer grâce à la publication par IBM de résultats et perspectives supérieurs aux attentes. L'équipementier télécoms Ericsson a, lui, aussi dévoilé des résultats supérieurs au consensus pour le quatrième trimestre.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a subi hier une nouvelle attaque baissière, matérialisée par une bougie noire de 119 points. L'analyse japonaise des chandeliers dévoile la faiblesse persistante de l'indice parisien (8 bougies noires en 8 jours) et confirme que les forces vendeuses maintiennent la pression sur le marché : ce sont des facteurs techniques défavorables. Par ailleurs, le changement de polarité (un support qui devient une résistance) à 3100 points confirme la dégradation de la configuration technique de l'indice. Enfin, le CAC 40 a rompu le support à 2954 points pour inscrire un nouveau plus bas annuel. Dans cette optique, le bureau d'études DayByDay abandonne son opinion positive pour un avis neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
CREDIT AGRICOLE
Crédit Agricole annonce, qu'à l'initiative Georges Pauget, directeur général de Crédit Agricole S.A, le comité des rémunérations a proposé au conseil d'administration qui l'a validée, la suppression de la partie variable de sa rémunération 2008. La banque a rappelé que si la rémunération du directeur général de Crédit Agricole S.A. intégrait une part variable, celle du président, René Carron, n'en comporte pas.
M6
Le groupe M6 a enregistré un chiffre d'affaires consolidé 2008 de 1,355 milliard d'euros, en recul de 0,1% (-0,9% à périmètre comparable. Le consensus Reuters s'élevait à 1,352 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires plurimedia du groupe (chaîne M6, chaînes numériques et autres supports) est en croissance de 1,3% et s'établit à 752,9 millions d'euros, dont 658 millions au titre des recettes publicitaires de la chaîne M6 (-2,6%) et 94,9 millions au titre des autres recettes publicitaires (+40,3%). Les revenus non publicitaires sont en retrait de 1,8% à 602 millions d'euros.
SOCIETE GENERALE
Société Générale a annoncé que son conseil d'administration avait accepté la proposition de Daniel Bouton, président, et Frédéric Oudéa, directeur général, de renoncer sans considération des performances de Société Générale ou de sa situation de fonds propres, à la part variable de leurs rémunérations pour l'année 2008. La Société Générale a rappelé que les parts variables de Daniel Bouton et Philippe Citerne avaient été fixées à zéro pour l'année 2007.
SPIR COMMUNICATION
Spir Communication a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 650 millions d'euros, en croissance de 0,4% dont 0,9% de croissance externe (acquisition au second semestre 2007 des actifs de La Centrale). Au quatrième trimestre, les ventes ont atteint 157,9 millions, en baisse de 9,1%. Le pôle «Classified» a enregistré un recul de 2,7% de son chiffre d'affaires annuel à 337,3 millions d'euros. «Cette baisse résulte directement des difficultés rencontrées par les activités Print en raison d'un ENVIRONNEMENT économique particulièrement dégradé tout au long du second semestre», a expliqué Spir.
Les chiffres macroéconomiques
Le président de la Banque centrale européenne, Jean Claude Trichet, se présentera devant la commission économique et monétaire du Parlement européen.
Ce matin, l'euro cote 1,2922 face au dollar.
Hier à Paris
Les marchés européens ont brusquement dévissé dans l'après-midi, notamment sous l'effet des valeurs bancaires. Dans un climat très volatil, les gains de la matinée, rapidement effacés, ont fait place à un violent retournement de situation. A Paris, Société Générale et BNP Paribas ont connu les plus fortes chutes après que Christine Lagarde ait appelé les banques à limiter leurs dividendes si elles veulent bénéficier de l'aide de l'Etat. A la clôture, le CAC 40 cédait 2,15% à 2 925,28 points tandis que l'Eurofirst 80 reculait de 2,38% à 2 782,24 points.
Hier à Wall Street
Obama Day ou pas, Wall Street a creusé ses pertes tout au long de la séance, miné par la nouvelle débâcle du secteur bancaire. Celui-ci a été massacré dans le sillage des pertes de State Street et des difficultés du secteur en Europe, notamment de la britannique, RBS. Bank of America a ainsi fondu de près de 30%. Le segment technologique a également été fortement attaqué avant la publication des résultats d'IBM. Le Dow Jones, dont toutes les valeurs ont fini dans le rouge, a clôturé en baisse de 4,01% à 7949,09 points. Le Nasdaq Composite a chuté de 5,78% à 1440,86 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.