Les marchés européens ont brusquement dévissé dans l'après-midi, notamment sous l'effet des valeurs bancaires. Dans un climat très volatil, les gains de la matinée, rapidement effacés, ont fait place à un violent retournement de situation. A Paris, Société Générale et BNP Paribas ont connu les plus fortes chutes après que Christine Lagarde ait appelé les banques à limiter leurs dividendes si elles veulent bénéficier de l'aide de l'Etat. A la clôture, le CAC 40 cédait 2,15% à 2 925,28 points tandis que l'Eurofirst 80 reculait de 2,38% à 2 782,24 points.
En tête du CAC 40, Alstom a gagné 3,74% à 35,53 euros sur la séance, soutenu par des prises de commandes supérieures au consensus au troisième trimestre. Le spécialiste des infrastructures d'énergie et de transport a vu ses ventes augmenter de 11% à 4,56 milliards pour des commandes de 6,1 milliards d'euros, soit environ 32 mois de chiffre d'affaires. Les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un chiffre d'affaires de 4,748 milliards et des prises de commandes de 5,827 milliards.
Logitech a chuté de 11,64% à 12,91 francs suisse après avoir dévoilé des résultats trimestriels inférieurs aux attentes et des prévisions décevantes. Le fabricant de périphériques informatiques (souris, clavier…) avait déjà déçu les investisseurs il y a 15 jours en annonçant qu'il n'atteindrait pas ses objectifs annuels en raison de l'intensification de la récession mondiale. Logitech est victime d'un marché des PC morose.
Soitec a reculé de 7,27% à 2,64 euros après son nouveau profit warning. Cet avertissement n'est pas une surprise, étant donné la situation difficile dans laquelle se trouve le marché des PC. Selon le bureau d'études Gartner, les ventes d'ordinateur ont progressé de seulement 1,1% en volume au quatrième trimestre, soit sa plus mauvaise performance depuis 2002. Personne n'est épargné : même le numéro un mondial des semi-conducteurs, Intel, a averti la semaine dernière qu'il ne fournirait pas de prévision de ventes.
Les chiffres macroéconomiques
Le sentiment des investisseurs sur les perspectives de l'économie allemande a connu une nouvelle embellie au mois de janvier selon l'enquête mensuelle de l'institut ZEW. Cet indice est ressorti à – 31 contre – 45,2 au mois de décembre, et – 53,5 au mois de novembre. L'indice est donc supérieur aux attentes des analystes, qui attendaient un chiffre de – 44.
A la clôture, l'euro cotait 1,2937 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Indice ZEW : L'indice ZEW, qui porte le nom du centre allemand pour la recherche sur l'économie européenne, mesure les anticipations des analystes et des investisseurs institutionnels quant à l'évolution de l'économie allemande. C'est un indicateur avancé de la confiance des investisseurs européens.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.