Les marchés actions européens évoluent dans le rouge, alors même que Jean-Claude Trichet s'exprime devant la commission économique et monétaire du Parlement européen. Le président de la BCE a indiqué que les perspectives économiques avaient continué de se dégrader depuis décembre, tout en jugeant "infondées" les craintes d'un éclatement de l'euro et de l'Union monétaire en raison de la crise financière. Le secteur automobile reste également une source d'inquiétude. A 12h20, l'indice CAC 40 cède 1,54% à 2880,20 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 perd 1,19% à 2753,43 points.
Ericsson bondit de 13,67% à 53,60 couronnes suédoises dans un marché européen sinistré après avoir publié des résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre. Les investisseurs apprécient d'autant plus cette annonce de l'équipementier télécoms qu'elle intervient au moment où le secteur traverse une passe difficile. Il y a une semaine, le plus important équipementier nord américain Nortel Networks s'est ainsi placé sous la protection de la loi sur les faillites. Pour sa part, Ericsson a indiqué que sa principale activité, les réseaux, était pour l'instant à peine touchée par la crise.
Veolia cède 5,43% à 15,43 euros à Paris. Les coups durs s'accumulent pour le groupe d'Henri Proglio. Après le départ brutal et inexpliqué du directeur général exécutif du groupe Jérôme Contamine lundi, "Les Echos" ont rapporté ce matin que Veolia avait perdu le contrat de gestion du métro de Stockholm. Le groupe détenait ce contrat depuis 1999 avec un chiffre d'affaires annuel d'environ 240 millions d'euros (4% de la branche Transport, soit 0,8% du chiffre d'affaires du groupe) et représentant presque 4% des effectifs de la branche.
Société Générale bondit de 5,76% à 26,06 euros ce midi. La banque a rassuré le marché en dévoilant des résultats estimés au titre de l'exercice 2008. S'appuyant sur ses activités de Banque de Détail et sur la diversification de son portefeuille de métiers, le groupe prévoit un résultat net part du groupe annuel de 2 milliards d'euros. Au quatrième trimestre 2008, le résultat net part du groupe estimé devrait être à l'équilibre.
Les chiffres macroéconomiques
Le président de la Banque centrale européenne, Jean Claude Trichet, s'exprime actuellement devant la commission économique et monétaire du Parlement européen.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2930 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
La Société Générale est l'un des premiers groupes financiers de la zone euro. Son activité s'articule autour de trois grands métiers principaux : la banque de détail pour une clientèle de particuliers et d'entreprises (55% du produit net bancaire), la banque de financement et d'investissement (30%), enfin la gestion d'actifs et la banque privée (14%). Dans la banque de financement et d'investissement, la Société Générale se classe parmi les leaders européens et mondiaux, en marchés de capitaux en euro, produits dérivés et financements structurés.
Le 24 janvier 2008, la Société Générale a fait état d'une perte de trading de 4,82 milliards d'euros. Selon le groupe, elle résulte du débouclage de position «frauduleuses» d'environ 50 milliards d'euros prises par un de ses traders. L'enquête pour déterminer les responsabilités de chacun est en cours. Le bénéfice net du groupe a par conséquent été sérieusement amputé. Il s'inscrit en baisse de 81,9% sur l'année à 947 millions d'euros.
La banque a rejoint en 2007 le consortium Project Turquoise, un système transactionnel alternatif qui regroupe neuf banques d'investissement.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Points forts de la valeur
- SG est le leader mondial des dérivés actions avec une part de marché de l'ordre de 15 %.
- Le groupe bancaire est présent dans des pays à fort potentiel, notamment en Europe de l'Est et continue à s'y développer.
- Le titre est opéable.
- La banque est jugée bien capitalisée et son business mix est considéré comme solide dans l'ENVIRONNEMENT actuel, avec une gestion du risque efficace.
Points faibles de la valeur
- La Société Générale a échoué plusieurs fois dans ses tentatives de rapprochement avec une autre grande banque, française ou européenne.
- Certains analystes jugent que le profil de revenus du groupe est plus heurté et plus volatil que celui de ses concurrents. Il est de plus très dépendant de la croissance des profits issus des activités d'investissement et de financement ainsi que de celle du marché français, en raison de l'exposition forte du groupe à la banque de détail en France.
- Certains portefeuilles à risques de CIB, la banque d'investissement de Société Générale, pourraient être plus surveillés.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- Les activités de dérivés actions et produits structurés sont dépendantes de l'évolution des marchés financiers.
- Par ailleurs, en tant que valeur financière, le groupe est sensible à l'évolution des taux d'intérêts.
- Enfin l'évolution de la consommation, de l'épargne et du crédit des ménages a également un impact fort sur la Société Générale, dont plus de la moitié des résultats provient de la banque de détail.
- La Société Générale est également l'objet de rumeurs régulières sur un éventuel rapprochement avec d'autres banques, françaises ou internationales, même si sa direction estime être en mesure de faire " cavalier seul ". Dans un contexte de concentration, la banque française peut aussi bien être proie que prédateur.
- En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Le paysage bancaire mondial est en pleine reconfiguration. Les banques qui résistent le mieux à la crise, sont à l'aff-t d'opportunités pour consolider leur position. En Angleterre, très affectée par la crise financière, la banque HBOS, numéro un du crédit immobilier, a été reprise par Lloyds TSB, cinquième banque du pays pour 12,2 milliards de livres (environ 15,5 milliards d'euros). Cette opération devrait créer un géant national du crédit immobilier et de l'épargne, détenant près de 28% du marché britannique des prêts immobiliers. En Allemagne également le marché bancaire se consolide. Deutsche Bank a annoncé son entrée au capital de Postbank à hauteur de 29,75%. Auparavant, Commerzbank avait racheté Dresdner Bank. La deuxième banque privée du pays double ainsi de taille. Les Etats-Unis ne sont pas en reste. Merrill Lynch a été reprise par la première banque américaine, Bank of America. Quant à JPMorgan Chase, elle devient la deuxième banque commerciale américaine grâce à l'acquisition de Washington Mutual.