Les marchés européens ont fini en hausse même si celle-ci s'est nettement réduite en fin de séance. Les indices ont ainsi mis un terme à sept séances consécutives de repli. Les investisseurs avaient déjà anticipé les mauvais résultats dévoilés cet après midi par les banques américaines Citigroup et Bank of America. En Europe, le secteur des services aux collectivités a pesé sur la tendance. A Paris, Crédit Agricole a été dopé par le relèvement de l'opinion de Credit Suisse. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 0,70% à 3016,75 points et le FTSE Eurofirst 80 sur un gain de 0,86% à 2887,37 points.
Roche a gagné 1,16% à 174,20 francs suisses, affecté par les prévisions prudentes de sa filiale américaine Genentech. Le numéro deux mondial de la biotechnologie anticipe un bénéfice par action compris entre 3,55 dollars et 3,90 dollars en 2009. La moyenne de cette fourchette, 3,72 dollars, impliquerait que pour la première fois depuis longtemps, Genentech n'afficherait pas une croissance à deux chiffres, a souligné Oddo. Désormais, ajoute le CIC-CM, "c'est l'offre de rachat des minoritaires de Genentech qui demeure le principal catalyseur du titre".
A Paris, Dassault Systèmes (-1,18% à 29,40 euros) a finalement limité ses pertes après avoir chuté de près de 14% en début de séance. L'éditeur de logiciels de conception et de fabrication assistée par ordinateur est sanctionné pour être passé à côté de ses objectifs 2008 en raison d'un « ENVIRONNEMENT économique qui a continué à se détériorer à la fin de l'année ». Dassault Systèmes a été victime de report de contrats en particulier dans l'automobile. L'action avait déjà perdu 6% hier dans la foulée de l'avertissement de son concurrent américain, Autodesk.
En revanche, Crédit Agricole (+ 8,39% à 8,29 euros) a bénéficié du relèvement d'opinion de Credit Suisse de Sous-performance à Neutre, avec un objectif de cours maintenu à 10,2 euros. Selon le broker suisse, la banque verte pourrait être la plus résistante des banques françaises au quatrième trimestre en raison des résultats à priori proches de l'équilibre de l'activité de banque de financement.
Les chiffres macroéconomiques
La Banque de France a révisé en baisse de 0,4 point à -1,1% sa prévision d'évolution du PIB au quatrième trimestre. Auparavant, elle l'attendait en baisse de 0,7%. Sur l'année, la croissance devrait être limitée à 0,7%. Par ailleurs, l'indicateur du climat des affaires dans l'industrie de l'institution financière a poursuivi son repli et s'est établi à 66 en décembre, en chute de 2 points par rapport à novembre.
D'après les premières estimations pour le mois de novembre 2008, la zone euro a enregistré un déficit du commerce extérieur de 7 milliards d'euros avec le reste du monde, comparé à +2,3 milliards en novembre 2007.
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont reculé de 0,7% au mois de décembre. Le consensus tablait sur une baisse de 0,9% sur cette période. Sur un an, l'inflation a augmenté de 0,1% contre un consensus de - 0,2%.
L'indice préliminaire de la confiance des ménages élaboré par l'université du Michigan est ressorti à 61,9 au mois de janvier. Les analystes tablaient sur un chiffre de 59,0. Le chiffre de 60,1 au mois de décembre a été confirmé.
La production industrielle américaine a baissé de 2% au mois de décembre selon les chiffres publiés par la Réserve fédérale. Le consensus anticipait une baisse de 1% seulement. Sur un an, elle chute de 7,8%.
A la clôture, l'euro cote 1,3249 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Climat des affaires dans l'industrie (Indice de la Banque de France) : cet indicateur mensuel résume le jugement des industriels français sur la situation conjoncturelle. Plus il est élevé et plus l'appréciation des industriels est favorable. Sa moyenne de long terme est de 100.
L'institution financière interroge les industriels sur l'évolution de la production par rapport au mois précédent, la production pour les prochains mois, l'évolution des commandes par rapport au mois précédent, le niveau du carnet de commandes, le niveau des stocks de produits finis, le taux d'utilisation des capacités de production et l'évolution des effectifs.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.