La Bourse de Paris a fini en baisse jeudi, le CAC 40 lâchant 0,65%, à l'issue d'une séance hésitante, alors que les craintes sur les économies américaine et européenne reviennent au premier plan.
L'indice vedette a perdu 21,76 points à 3.324,33 points, dans un léger volume d'échanges de 2,646 milliards d'euros. C'est la seconde baisse consécutive après le repli de 1,32% la veille.
Londres a perdu 0,05%, Francfort 1,17% et l'Eurostoxx 50 0,87%.
Après avoir ouvert en berne, la place parisienne a creusé ses pertes au fil de la journée, perdant notamment plus de 2% après l'avertissement sur résultats de Wal-Mart et une série d'indicateurs économiques moroses, avant de limiter la casse en fin de séance dans le sillage de Wall Street.
"On revient aux fondamentaux mais l'ENVIRONNEMENT reste difficile et il faut vraiment être prudent", commente Jean-Bernard Parenti, gérant chez SwissLife Gestion Privée pour qui "la volatilité est de retour".
Cette indécision du marché parisien intervient après un mouvement de hausse en tout début d'année, période où "il y a eu pas mal d'achat de gens qui ont cru que l'indice allait continuer à monter", explique M. Parenti.
Mais, le retour à la réalité économique a eu raison de cette reprise passagère, les investisseurs s'inquiétant de la santé de l'économie américaine, à la veille de la publication des statistiques de l'emploi aux Etats-Unis, très redoutées, et à l'approche des résultats annuels d'entreprises.
Jeudi, le marché a très négativement réagi à l'abaissement par le premier distributeur mondial, l'américain Wal-Mart, de ses prévisions de résultats pour le quatrième trimestre de son exercice 2008/09.
Il a ignoré par ailleurs la baisse inattendue du nombre hebdomadaire de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis.
En zone euro, plusieurs indicateurs ont montré l'ampleur de la dégradation économique. Pour la première fois de son histoire, l'économie de la zone est entrée en récession.
Par ailleurs, la confiance des chefs d'entreprise et des consommateurs est tombée au plus bas niveau jamais enregistré depuis la création de cet indice en 1985 et le taux de chômage est monté à son plus haut niveau depuis presque deux Au Royaume-Uni, la Banque d'Angleterre a baissé son taux directeur d'un demi-point à 1,5% jeudi, une première dans l'histoire de l'institution, pour tenter de sortir de l'ornière l'économie britannique.
"La situation n'a pas changé par rapport à décembre. Les investisseurs vont attendre les commentaires des sociétés au moment de la publication des résultats", rappelle M. Parenti.
"On sait que les résultats ne seront pas bons mais il reste à connaître leur ampleur", précise-t-il.
La plupart des valeurs défensives, moins sensible au cycle économique, ont terminé en baisse. Pernod Ricard a perdu 1,18% à 52,03 euros, Sanofi-Aventis 1,63% à 46,82 euros et Vivendi 1,40% à 22,12%.
En revanche, France Télécom a pris 1,32% à 20,37 euros.
Dans le secteur de la distribution, Carrefour a cédé 3,71% à 27,88 euros et PPR 3,67% à 46,19 euros, touchés par l'avertissement sur résultat de Wal-Mart.
Trigano a plongé (-7,75% à 4,76 euros), après la publication d'un chiffre d'affaires en forte baisse pour le premier trimestre 2008-2009.
Valeo, en repli de 3,51% à 11,41 euros, a pâti de l'abaissement par l'agence de notation Moody's d'un cran la note d'endettement à long terme du groupe.
Les valeurs bancaires ont flanché. BNP Paribas a reculé de 0,46% à 34,84 euros1,71% à 34,40 euros, Crédit Agricole de 0,54% à 8,63 euros et Société Générale de 0,51% à 36,80 euros.
De leur côté, les valeurs pétrolières se sont bien comportées malgré une ouverture en baisse des prix du pétrole à New York. Total a gagné 1,09% à 40,67 euros et Vallourec 3,74% à 94,47 euros.
Dans leur sillage, EDF a pris 1,56% à 43,13 euros et GDF Suez 0,65% à 33,99 euros.
Enfin, Rodriguez s'est envolé (+19,39% à 2,10 euros) en tête du Service de Règlement Différé (SRD) après avoir connu une année 2008 épouvantable.