La Bourse de New York a fini en forte baisse mercredi, plombée par de nouvelles manifestations de la gravité de la crise qui touche les Etats-Unis: le Dow Jones a perdu 2,72% et le Nasdaq 3,23%.
Le dow jones industrial average (djia) a lâché 245,40 points, à 8.769,70 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 53,32 points, à 1.599,06 points, selon des chiffres définitifs de clôture.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui cédé 3,00% (28,05 points), à 906,65 points.
En nette baisse dès l'ouverture, les indices ont creusé leurs pertes au fil de la séance, dans un volume peu étoffé.
"L'explication est facile à trouver, vu toutes les mauvaises nouvelles qui sont tombées, aussi bien sur le plan de la situation économique que des entreprises", a commenté Art Hogan, de Jefferies.
"On peut décrire la situation en trois mots: sombre, sombre, et sombre", a renchéri Hugh Johnson, président de la société de gestion d'actifs Johnson Illington Advisors.
"Le marché s'était montré solide depuis fin novembre, il n'est pas étonnant que les investisseurs commencent à prendre des bénéfices, surtout quand les nouvelles sont si mauvaises", a expliqué l'analyste.
Selon l'étude mensuelle du cabinet ADP, le secteur privé américain aurait détruit 693.000 emplois en décembre, soit bien plus qu'anticipé.
Ce chiffre a été reçu avec nervosité à deux jours de la publication des statistiques officielles de l'emploi, très redoutées.
Le géant de l'aluminium Alcoa (-10,15% à 10,89 dollars) a annoncé la suppression de 13.500 emplois dans le monde, soit une réduction de 13% de ses effectifs.
Intel (-6,12% à 14,41 dollars), le premier fabricant mondial de microprocesseurs, a une nouvelle fois revu en baisse ses prévisions de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre.
Cette annonce a pesé sur tout le secteur technologique, le fabricant l'expliquant par une baisse de la demande pour les ordinateurs, a souligné Art Hogan.
Selon des analystes, le secteur a également pâti du scandale qui a frappé le quatrième groupe indien de logiciels et services informatiques, Satyam, dont le patron a dreconnu une fraude comptable d'un milliard de dollars. La cotation du titre était suspendue sur le New York Stock Exchange.
De son côté, le groupe de médias Time Warner (-6,28% à 10,29 dollars) a indiqué qu'il devrait être déficitaire en 2008.
"On voit des signes que la hausse récente du marché commence à s'essouffler", a commenté Frederic Dickson, de DA Davidson. "Les opérateurs commencent à se concentrer sur la saison des résultats des entreprises qui approche et devrait refléter la profondeur de la récession mondiale actuelle et son impact sur les sociétés", a-t-il ajouté.
Pesant également sur le marché, les valeurs énergétiques, qui pèsent lourd dans les indices, ont été entraînées par la dégringolade des cours du pétrole, le baril perdant plus de 12% de sa valeur à New York. ExxonMobil, première valeur du Dow Jones, a cédé 2,55% à 78,25 dollars et son concurrent Chevron de 4,38% à 73,96 dollars.
A l'inverse, le producteur de semences génétiquement modifiées Monsanto a bondi de 17,67% à 86,16 dollars. Son bénéfice trimestriel a dépassé les prévisions les plus optimistes des analystes.
L'opérateur télécoms américain Verizon a pris 1,27% à 31,90 dollars. Il a indiqué s'attendre à une "croissance" de ses bénéfices en 2009, sans livrer de précision chiffrée, après une année 2008 "solide".
Les valeurs financières ont souffert des commentaires de l'influente analyste d'Oppenheimer, Meredith Whitney, qui a estimé que les banques seraient contraintes de lever de nouveaux fonds en 2009, selon des sources de marché. JPMorgan Chase a cédé 5,99% à 28,09 dollars, Morgan Stanley 7,56% à 18,10 dollars et Wells Fargo 6,06% à 25,87 dollars.
Le marché obligataire est monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,494%, contre 2,505% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,066% contre 3,069% la veille.