La Bourse de New York restait en nette baisse mercredi à la mi-séance, en réaction à une série de nouvelles manifestations de la gravité de la crise qui touche les Etats-Unis: le Dow Jones perdait 1,56% et le Nasdaq 1,82%.
A 17H00 GMT, le dow jones industrial average (djia) lâchait 140,90 points, à 8.874,20 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 30,10 points, à 1.622,28 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 cédait quant à lui 1,62% (15,13 points), à 919,57 points.
Mardi, Wall Street avait monté, anticipant un redémarrage de l'économie des Etats-Unis sous l'effet des mesures que prépare le président élu Barack Obama: le Dow Jones avait gagné 0,69%, le Nasdaq 1,50% et le S&P 500 0,78%.
"On peut décrire la situation en trois mots: sombre, sombre, et sombre", a résumé Hugh Johnson, président de la société de gestion d'actifs Johnson Illington Advisors.
"Le marché s'était montré solide depuis fin novembre, il n'est pas étonnant que les investisseurs commencent à prendre des bénéfices, surtout quand les nouvelles sont si mauvaises", a expliqué l'analyste.
Selon l'étude mensuelle du cabinet ADP, le secteur privé américain aurait détruit 693.000 emplois en décembre, soit bien plus qu'anticipé.
Ce chiffre a été reçu avec nervosité à deux jours de la publication des statistiques officielles de l'emploi, très redoutées.
Pour Ian Shepherdson, chef économiste de High Frequency Economics, il suggère que les Etats-Unis auraient connu en décembre des suppressions d'emplois d'une ampleur inédite depuis 59 ans.
Alimentant le climat d'inquiétude, le géant de l'aluminium Alcoa (-7,59% à 11,20 dollars) a annoncé la suppression de 13.500 emplois dans le monde, soit une réduction de 13% de ses effectifs.
Intel, le premier fabricant mondial de microprocesseurs, a une nouvelle fois revu en baisse ses prévisions de chiffre d'affaires pour le quatrième trimestre, en citant une accélération de la chute de la demande pour ses produits. Le titre reculait de 2,74% à 14,93 dollars.
De son côté, le groupe de médias Time Warner (-5,92% à 10,33 dollars) a indiqué qu'il devrait être déficitaire en 2008.
"On voit des signes que la hausse récente du marché commence à s'essouffler", a commenté Frederic Dickson, de DA Davidson. "Les opérateurs commencent à se concentrer sur la saison des résultats des entreprises qui approche et devrait refléter la profondeur de la récession mondiale actuelle et son impact sur les sociétés", a-t-il ajouté.
Pour les analystes du site financier Briefing.com, "les mauvaises nouvelles actuelles ne vont probablement pas ramener le marché à ses niveaux d'octobre ou de novembre, mais elles pourraient refroidir l'optimisme qui revenait".
Pesant également sur le marché, les valeurs énergétiques, qui pèsent lourd dans les indices, pâtissaient d'un net repli des cours du pétrole. ExxonMobil, première valeur du Dow Jones, cédait 1,61% à 79,01 dollars.
A l'inverse, le producteur de semences génétiquement modifiées Monsanto bondissait de 12,69% à 82,51 dollars. Son bénéfice trimestriel a dépassé les prévisions les plus optimistes des analystes.
L'opérateur télécoms américain Verizon était en hausse de 2,27% à 32,22 dollars. Il a indiqué s'attendre à une "croissance" de ses bénéfices en 2009, sans livrer de précision chiffrée, après une année 2008 "solide".
Les valeurs financières pâtissaient de commentaires de l'influente analyste d'Oppenheimer, Meredith Whitney, qui a estimé que les banques seraient contraintes de lever de nouveaux fonds en 2009, selon des sources de marché. JPMorgan Chase cédait 2,78% à 29,05 dollars et Morgan Stanley 3,27% à 18,94 dollars.
Le marché obligataire montait légèrement. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans reculait à 2,503%, contre 2,505% mardi soir, et celui à 30 ans à 3,066% contre 3,069% la veille.