Les marchés actions européens restent dans le rouge, affectés par le recul des valeurs liées à l'automobile et des bancaires. Toyota a en effet lancé un profit warning tandis que Michelin a annoncé une forte réduction de ses activités dans la plupart de ses usines sous l'effet de la crise. De son côté, le PDG de BNP Paribas a estimé qu'un échec sur Fortis n'affecterait pas son groupe. Sur le front macroéconomique, les commandes à l'industrie ont encore lourdement chuté en zone euro. A 12h10, l'indice CAC 40 cède 1,63% à 3173,30 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 perd 1,55% à 3054,55 points.
Des investisseurs ont lancé une action en justice contre Hypo Real Estate (-2,33% à 2,93 euros), selon les informations de l'agence Reuters. La banque allemande est accusée de ne pas avoir dévoilé son exposition à la crise des marchés financiers en temps et en heure. La colère des investisseurs s'explique par la dégringolade du titre, qui s'échangeait à un prix moyen de 35 euros entre novembre 2007 et janvier 2008 avant de plonger jusqu'à 2,94 euros cette semaine.
Le titre BNP Paribas ne s'est toujours pas redressé à la bourse de Paris. Avec une chute de 4,02% à 29,15 euros aujourd'hui, l'action reste entraînée dans sa spirale baissière, avec une perte de 26% en tout sur les cinq dernières séances. Le directeur général de BNP Paribas Baudoin Prot a déclaré aujourd'hui dans le journal «Les Echos» qu'il était toujours intéressé par l'acquisition de Fortis mais qu'un échec "n'aurait pas d'impact négatif" sur son établissement. Toutefois, le temps presse, a reconnu le dirigeant.
Thomson bondit de 5,74% à 0,90 euro ce matin dans un marché en baisse. Le groupe électronique serait le premier à bénéficier de l'intervention du FSI, le fonds souverain stratégique de la France, selon les informations du Figaro. «C'est l'une des options sur lesquelles nous travaillons», a précisé un porte-parole de la société. Rothschild travaillerait sur le dossier Thomson pour le compte du FSI, ajoute le Figaro.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production dans l'industrie française ont reculé de 1,9% en novembre, selon l'Insee.
Les commandes à l'industrie ont chuté de 4,7% en octobre dans la zone euro, après un repli de 5,4% en novembre, selon Eurostat.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,3940 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.