Les marchés européens sont attendus en légère hausse. Les nouvelles en provenance des sociétés françaises sont pourtant bien sombres. A Paris, les investisseurs réagiront à la révision en baisse des objectifs 2008 du distributeur Carrefour, du spécialiste de la gestion de l'énergie Schneider Electric et de l'équipementier automobile, Valeo. Sur le plan économique, les investisseurs attendent l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne pour le mois de décembre à 10 heures. Sur le marché des changes, l'euro évolue à proximité de 1,44 face au dollar.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 117 points sous la résistance située à 3310 points. En terminologie japonaise, ce chandelier indique que les intérêts acheteurs ne sont pas parvenus à confirmer le bon début de séance : c'est un facteur technique fragilisant sans être dramatique. Lors des précédentes analyses, DayByDay indiquait que l'indice parisien oscillait entre le support à 3106 points et la résistance à 3310 points : cette analyse graphique demeure toujours d'actualité. C'est pourquoi, pour les heures à venir, le bureau d'études DayByDay maintient son opinion neutre sur le CAC 40 et attend un signal (franchissement de l'une des deux bornes) pour émettre un avis plus tranché.
Les valeurs à suivre
CARREFOUR
Carrefour a annoncé qu'il prévoyait désormais de réaliser sur l'année 2008 un chiffre d'affaires à changes constants en hausse d'environ 6,5% et un résultat opérationnel avant éléments non courants en légère croissance. Le distributeur tablait auparavant sur des ventes en hausse de 7% et une croissance du résultat opérationnel avant éléments non courants globalement en ligne avec celle des ventes. En revanche, Carrefour a toujours pour objectif de dégager 1,5 milliard d'euros de cash flow libre, soit le double des 691 millions d'euros enregistrés en 2007.
RODRIGUEZ GROUP
Sur l'exercice 2007/08, Rodriguez a réalisé un résultat net part du groupe en perte de 47,6 millions d'euros après prise en compte d'un crédit d'impôt de 23,7 millions d'euros. L'année dernière, le fabricant de yachts avait affiché un bénéfice net de 15,2 millions. Le groupe a essuyé une perte opérationnelle de 63,9 millions d'euros contre un bénéfice de 27,9 millions au cours de l'exercice précédent.
SCHNEIDER ELECTRIC
Schneider Electric a annoncé qu'il tablait à présent sur une croissance organique d'environ 5,5% pour l'année 2008, en raison de la dégradation de la situation économique. «Grâce aux mesures de contrôle des coûts engagées au cours du quatrième trimestre, Schneider Electric attend un impact limité de ce déficit de volumes sur sa rentabilité 2008 ; ainsi, la marge EBITA restera proche de 15%», a ajouté le spécialiste mondial de la gestion de l'énergie. Auparavant, le groupe visait une croissance organique autour de 8% et une marge EBITA d'au moins 15%.
VALEO
Valeo a révisé en baisse ses prévisions 2008 et annoncé 5000 suppressions d'emplois dans le monde en raison de la baisse brutale de la production automobile. Au quatrième trimestre, l'équipementier automobile prévoit un chiffre d'affaires en baisse de l'ordre de 25% et une marge opérationnelle négative. Sur 2008, la marge opérationnelle devrait être de l'ordre de 2,6%.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne pour le mois de décembre à 10 heures et les chiffres du commerce extérieur de la zone euro pour le mois d'octobre à 11 heures.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage seront publiées à 14h30 et l'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de décembre à 16 heures en même temps que l'indice des indicateurs avancés pour le mois de novembre.
Ce matin, l'euro cote 1,4378 face au billet vert.
Hier à Paris
Le CAC 40 a terminé la séance sur une note maussade, ne parvenant pas à effacer ses pertes malgré plusieurs passages le vert dans l'après-midi. Le secteur bancaire a été entraîné à la baisse par la débâcle de BNP Paribas, qui a souffert de son profit warning et des difficultés récurrentes du dossier Fortis. Wall Street a par ailleurs alimenté la morosité des marchés européens, avec une baisse des principaux indices, l'effet de la baisse des taux de la Fed semblant déjà estompé. A la clôture, le CAC 40 cédait 0,30% à 3 241,92 points tandis que l'Eurofirst 80 recule de 0,11% à 3 101,35 points.
Hier à Wall Street
Les marchés américains ont rétrocédé une fraction de leurs importants gains de la veille. Le secteur financier a fini en baisse même si Morgan Stanley, dont les pertes ont été supérieures aux attentes, a réussi à sortir la tête hors de l'eau. Les valeurs pétrolières ont aussi pesé en raison de la chute du cours du baril de pétrole, qui est un temps repassé sous les 40 $ pour la première fois depuis 2004. L'OPEP va pourtant réduire sa production de 2,2 millions de barils par jour. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 1,12% à 8824,34 points. Le Nasdaq Composite a cédé 0,67% à 1579,31 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Balance courante : En comptabilité nationale, la balance courante résulte de l'épargne du secteur privé moins les investissements du secteur privé + l'excédent budgétaire (recettes fiscales moins dépenses).
Les déficits de la balance courante qui reflètent d'importants investissements dans le secteur privé pour un niveau donné d'épargne ont tendance à être acceptés par les marchés. Lorsque ces déficits sont accompagnés de déficits budgétaires importants, ils sont perçus beaucoup plus négativement.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.