La Bourse de New York évoluait en baisse mercredi matin, abandonnant une partie des gains réalisés la veille après les spectaculaires annonces de la Réserve fédérale: le Dow Jones perdait 0,90% et le Nasdaq 0,96%.
Vers 17H05 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 80,76 points, à 8.843,38 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 15,30 points, à 1.574,59 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 reculait de son côté de 0,99% (9,00 points), à 904,18 points.
Mardi, Wall Street avait fortement progressé, après l'action de la Fed qui a réduit son taux directeur pratiquement à zéro, pour la première fois de son histoire, et a confirmé sa volonté d'injecter des sommes considérables pour débloquer certains marchés. Le Dow Jones avait gagné 4,20% et le Nasdaq 5,41%.
"Hier le marché est monté très vite. On essaie de voir dans quelle direction il va aller maintenant. Mais il n'y a rien véritablement de concret sur quoi prendre des positions en ce moment", a observé Gregori Volokhine, de Meeschaert New York.
"Il y a toujours la deuxième lecture des interventions de la Fed: on se dit que, si la baisse des taux a été aussi sévère, c'est que l'économie est encore en mauvais état. On voit la réaction typique des lendemains d'annonces de la Fed avec des prises de bénéfices", a ajouté l'analyste.
Côté statistique, les Etats-Unis affichent un déficit des comptes courants au troisième trimestre à 174,1 milliards de dollars, qui va devoir être financé par endettement. L'importance du déficit pourrait accentuer la récession, selon Peter Morici, économiste à l'Université du Maryland.
Si les résultats trimestriels de la banque d'affaires Morgan Stanley sont ressortis bien inférieurs aux attentes, avec une perte nette de 2,29 milliards de dollars, la déception initiale s'estompait. Le titre était en petite baisse de 0,25%, à 16,09 dollars, après avoir perdu environ 5% à l'ouverture.
Apple chutait (-6,93% à 88,67 dollars) alors que le groupe a indiqué que son légendaire PDG Steve Jobs ne se rendrait pas au congrès MacWorld, où le groupe exposera pour la dernière fois. L'absence annoncée de M. Jobs a relancé les spéculations sur son état de santé, qui refont régulièrement surface.
Toujours dans le secteur technologique, l'équipementier télécoms Motorola (+1,13%) a annoncé que ses deux dirigeants verraient leur salaire de base réduit de 25% en 2009, et que les avantages sociaux des salariés seraient gelés, dans un effort pour réduire ses coûts.
La saga Constellation Energy continuait. L'électricien a annoncé qu'il renonçait à fusionner avec MidAmerican, le groupe de l'investisseur Warren Buffett, et qu'il s'alliait avec le français EDF. Le titre est parti en baisse au moment de l'annonce, et perdait 2,57% à 28,00 dollars. L'américain va devoir provisionner 1,2 milliard de dollars pour dédommager son compatriote.
Delta Air Lines (-1,61%) a de son côté annoncé une petite augmentation de capital de 200 millions de dollars pour régler des frais liés à sa fusion avec Northwest Airlines.
Le marché obligataire continuait de monter en flèche alors que la Fed a indiqué qu'elle allait acheter massivement des obligations du Trésor à maturités longues. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans plongeait à 2,154%, contre 2,363% mardi soir, et celui à 30 ans à 2,657%, contre 2,874% la veille.