La Bourse de Paris s'enfonçait dans le rouge mercredi en fin de matinée, le CAC 40 perdant 0,61% et subissant le net recul des valeurs bancaires, affectées par les pertes de BNP Paribas sur ses activités de marché.
A 11H40 (10H40 GMT), l'indice vedette perdait 19,83 points à 3.231,83 points, dans un volume d'échanges de 1,25 milliard d'euros, au lendemain d'un net rebond de 2,07%.
Londres abandonnait 0,63%, Francfort 0,81% et l'Eurostoxx 50 0,66%.
La place parisienne n'a profité que peu de temps, dans la première heure d'échanges, de la spectaculaire décision prise mardi soir par la Réserve fédérale américaine. La Fed a frappé plus fort que prévu en ramenant son taux directeur dans une marge de 0 à 0,25%, à son plus bas niveau historique.
Cette annonce a cependant fait plonger le dollar face au yen et à l'euro, ravivant les inquiétudes sur la compétitivité des exportateurs nippons et européens, déjà confrontés à la violente contraction du commerce mondial.
Par ailleurs, la nouvelle politique de la Fed "fait peur", estime Philippe Waechter, de Natixis Asset Management. Selon lui, "elle peut indiquer que l'économie est dans une +trappe à liquidités+, cette situation où le taux d'intérêt est très bas et où l'augmentation de la quantité de monnaie est sans efficacité sur l'activité économique".
Confronté au même problème dans les années 1990, le Japon ne s'était redressé qu'à la faveur "de l'ouverture de l'économie chinoise" au début des années 2000, rappelle l'économiste, espérant que les plans de relance éviteront une redite de l'expérience nippone.
"A force de vouloir soutenir l'activité coûte que coûte, la Fed risque de perdre en crédibilité, voire de susciter une augmentation intempestive de l'inflation à partir de l'été 2009", note de son côté Marc Touati, directeur de la recherche chez Global Equities.
BNP Paribas (-15,36% à 34,94 euros) pèse sur la cote après l'annonce de pertes de 710 millions d'euros pour ses activités de marché sur les onze premiers mois de l'année, d'autant plus mal accueillies que la banque était "moins touchée jusqu'ici par la crise financière", souligne le CM-CIC.
Crédit Agricole (-2,35% à 8,43 euros), Dexia (-7,18% à 2,83 euros), Natixis (-7,83% à 1,31 euro) et Société Générale (-5,93% à 34,75 euros) reculent fortement dans son sillage.
April Group (-32,10% à 16,95 euros) s'effondre encore plus nettement, lâchant près du tiers de sa valeur après avoir revu en forte baisse ses prévisions pour l'exercice 2008. Il table désormais sur un bénéfice net en recul de 20% par rapport à 2007, contre une progression de l'ordre de 8% jusque là.