La Bourse de Paris repartait dans le rouge mercredi matin, le CAC 40 cédant 0,28% et pâtissant des lourdes pertes annoncées par BNP Paribas, qui occultaient la baisse des taux de la Réserve fédérale américaine.
A 10H00 (9H00 GMT), l'indice vedette perdait 9,14 points à 3.242,52 points, au lendemain d'un net rebond de 2,07%.
Londres abandonnait 0,47%, Francfort 0,54% et l'Eurostoxx 50 0,25%.
La place parisienne avait ouvert en hausse, profitant comme Wall Street et Tokyo de la spectaculaire décision de la Fed, qui a frappé plus fort que prévu en ramenant son taux directeur dans une marge de 0 à 0,25%, contre 1% auparavant.
Cette annonce a cependant fait plonger le dollar face au yen et à l'euro, ravivant les inquiétudes sur la compétitivité des exportateurs nippons et européens, déjà confrontés à la violente contraction du commerce mondial.
Par ailleurs, la nouvelle politique de la Fed "fait peur", estime Philippe Waechter, de Natixis Asset Management. Selon lui, "elle peut indiquer que l'économie est dans une +trappe à liquidité+, cette situation où le taux d'intérêt est très bas et où l'augmentation de la quantité de monnaie est sans efficacité sur l'activité économique".
Confronté au même problème dans les années 1990, le Japon ne s'était redressé qu'à la faveur "de l'ouverture de l'économie chinoise" au début des années 2000, rappelle l'économiste, espérant que les plans de relance éviteront une redite de l'expérience nippone.
BNP Paribas (-14,29% à 35,44 euros) pèse sur la cote après l'annonce de pertes de 710 millions d'euros pour ses activités de marché sur les onze premiers mois de l'année, d'autant plus mal accueillies que la banque était "moins touchée jusqu'ici par la crise financière", souligne le CM-CIC.
April Group (-23,89% à 19 euros) s'effondre encore plus nettement, lâchant près du quart de sa valeur après avoir revu en forte baisse ses prévisions pour l'exercice 2008. Il table désormais sur un bénéfice net en recul de 20% par rapport à 2007, contre une progression de l'ordre de 8% jusque là.