La Bourse de New York a terminé en hausse vendredi, à l'issue d'une séance indécise où le marché s'est interrogé sur le sort réservé à l'industrie automobile américaine: le Dow Jones a gagné 0,75% et le Nasdaq 2,18%.
Selon des chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a pris 64,59 points, à 8.629,68 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 32,84 points, à 1.540,72 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui avancé de 0,70% (6,14 points), à 879,73 points.
"Le marché a montré ces derniers jours qu'il pouvait monter sur des nouvelles négatives, et aujourd'hui on a eu cela", alors que le Sénat américain s'est révélé incapable de se mettre d'accord jeudi soir sur un plan d'aide aux constructeurs automobiles, a indiqué Art Hogan, de Jefferies.
Mais les investisseurs ont été quelque peu rassurés en matinée par les interventions de l'exécutif américain.
Le département du Trésor s'est dit "prêt" à agir "pour empêcher une faillite" des trois grands constructeurs automobiles nationaux jusqu'à ce que le Congrès légifère sur la question. Un peu avant la Maison Blanche avait montré la même détermination, se disant prête à y consacrer une partie du fonds de 700 milliards de dollars destiné théoriquement au système financier.
"Le marché croit à un plan de sauvetage différent" en provenance de l'exécutif, a noté M. Hogan.
General Motors a perdu 4,37% à 3,94 dollars, mais Ford a pris 4,83% à 3,04 dollars, après avoir chuté d'environ 30% et 20% à l'ouverture. Le premier a annoncé en cours de séance qu'il allait réduire massivement sa production en Amérique du nord au premier trimestre 2009, ce qui va l'amener à appliquer des mesures de chômage technique dans vingt usines.
Le marché a par ailleurs dû digérer l'arrestation de Bernard Madoff, conseiller en investissement à Wall Street. L'ancien président du Nasdaq est accusé d'avoir monté une gigantesque fraude portant sur 50 milliards de dollars.
"Son fonds était extrêmement populaire, la nouvelle est catastrophique", a confié Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
Dans ce contexte, les derniers indicateurs économiques sont passés inaperçus. Les ventes de détail aux Etats-Unis ont baissé en novembre pour le cinquième mois consécutif. En revanche l'indice de confiance des consommateurs américains mesuré par l'Université du Michigan a progressé en décembre.
Les valeurs financières ont finalement terminé en hausse. Bank of America s'est reprise pour prendre 0,13% à 14,93 dollars, après avoir annoncé qu'elle allait supprimer de 30.000 à 35.000 postes dans les trois ans. Citigroup est monté de 1,72% et JPMorgan Chase de 3,34%.
National City a gagné 8,14%. Le ministère de la Justice américain a approuvé son rapprochement avec la banque PNC (+5,38%).
Bristol-Myers Squibb (+4,94%) a conclu un accord de 240 millions de dollars avec la société de biotechnologie Exelixis (+32,71%) sur le développement de deux anticancéreux, contre-attaquant après l'échec de son rachat d'ImClone.
L'opérateur de téléphonie mobile Verizon Wireless est parvenu à lever les 17 milliards de dollars nécessaires au refinancement de l'acquisition de son rival Alltel, qui doit donner naissance au numéro un américain du secteur. Son actionnaire majoritaire Verizon a gagné 1,02%.
Les valeurs technologiques ont contribué à la progression du marché, Intel affichant la plus forte hausse de l'indice Dow Jones, de 5,49%.
Le marché obligataire a terminé en hausse. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est descendu à 2,589%, contre 2,648% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,064%, contre 3,089% la veille.