La Bourse de Paris repartait à la baisse mardi matin, le CAC 40 cédant 0,93% dans un marché privé de nouveaux facteurs de soutien, au lendemain d'une hausse spectaculaire motivée par les espoirs de relance aux Etats-Unis.
A 9H22 (8H22 GMT), l'indice vedette perdait 30,25 points à 3.217,23 points. Il s'était envolé de 8,68% lundi, signant sa cinquième meilleure performance de l'année.
Londres abandonnait 1,57%, Francfort 1,75% et l'Eurostoxx 50 1,69%.
Faute de nouvelles, la place parisienne n'a pu emboîter le pas de son homologue new-yorkaise, qui a aligné lundi une deuxième séance consécutive de hausse. Stimulés par le plan de soutien à l'économie américaine que prévoit Barack Obama, le Dow Jones et le Nasdaq ont respectivement pris 3,46% et 4,14%.
A Tokyo, l'indice Nikkei a terminé la séance de mardi sur un léger gain de 0,80%, malgré la confirmation de l'entrée du Japon dans une récession plus profonde que prévu. Le produit intérieur brut nippon a régressé de 0,5% au troisième trimestre par rapport au deuxième, contre 0,1% initialement annoncé.
Après une série d'indicateurs calamiteux la semaine dernière, notamment aux Etats-Unis, les investisseurs se sont concentrés sur les efforts des autorités pour enrayer la crise. La Maison Blanche a notamment indiqué, lundi, qu'elle examinait une proposition de loi pour aider les constructeurs automobiles.
Par ailleurs, "comme il n'y a pratiquement plus d'indicateurs ni de publications d'entreprises à partir du 15 décembre, il peut y avoir un peu de place pour du +window dressing+", c'est-à-dire des rachats destinés à améliorer le bilan de fin d'année des gérants, a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions.
Sur le front macroéconomique, les opérateurs surveilleront la publication à 11H00 (10H00 GMT) du baromètre allemand ZEW, qui mesure la confiance des milieux financiers, avant l'annonce à 16H00 (15H00 GMT) des promesses de vente de logements aux Etats-Unis.
Ce dernier chiffre servira une fois de plus de baromètre du marché immobilier, qui ne donne aucun signe d'embellie Outre-Atlantique. Des statistiques ont montré lundi que plus d'un emprunteur sur deux, dont le prêt avait été renégocié après des retards de paiement, connaissait de nouveau le même problème au bout de six mois.
EDF (+1,51% à 38,89 euros) profite de l'autorisation accordée à Constellation Energy, par son conseil d'administration, d'ouvrir des "discussions immédiates" avec l'énergéticien français, qui a offert 4,5 milliards de dollars pour acquérir la moitié de ses activités nucléaires.
STMicroelectronics (-2,64% à 4,82 euros), GFI Informatique (-2,48% à 2,35 euros) et Ubisoft (-2,73% à 18,19 euros) souffrent au lendemain de la nouvelle révision à la baisse, par l'américain Texas Instruments, de ses prévisions de bénéfice pour le quatrième trimestre.
"Le secteur des semi-conducteurs est très affecté par le ralentissement économique", constatent les analystes du courtier Aurel.
Natixis (-0,63% à 1,58 euro) recule à l'unisson du marché après les propos de son directeur général Dominique Ferrero, annonçant que le groupe allait se désengager totalement des activités de marchés à risque et réduire "d'environ 15%" les effectifs de sa banque de financement et d'investissement.
"En revanche, aucune mention n'est faite des portefeuilles de crédits +corporate+ (dette d'entreprise) portés par Natixis", déplore Raymond James, alors que ces engagements "sont un facteur de risque croissant compte tenu de la dégradation économique".