
La Bourse de New York a fini en forte hausse vendredi à l'issue d'une nouvelle séance volatile, malgré la progression fulgurante du chômage aux Etats-Unis, grâce à un rebond des valeurs financières: le Dow Jones a gagné 3,09% et le Nasdaq 4,41%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le dow jones industrial average (djia) a pris 259,18 points à 8.635,42 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 63,75 points à 1.509,31 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui progressé de 3,65% (30,85 points), à 876,07 points.
En forte baisse à l'ouverture, le Dow Jones a effacé plus de 250 points de pertes pour décoller en fin de séance, dans un volume de transactions étoffé.
"Les chiffres de l'emploi sont ressortis plus mauvais que prévu, mais le fait que l'économie se porte mal ne devrait plus être un choc" pour les investisseurs, a jugé Owen Fitzpatrick, analyste de la Deutsche Bank, en référence à la kyrielle de mauvais indicateurs récemment publiés.
Avec plus de 500.000 suppressions d'emplois le mois dernier, le taux de chômage remonte à son plus haut niveau depuis plus de 15 ans, à 6,7%.
Mais ces chiffres, bien pires que les prévisions des économistes, avaient été anticipés jeudi, séance finie sur une forte baisse.
Par ailleurs, "les interventions du gouvernement en soutien à l'économie commencent à avoir un effet (...). On voit par exemple les taux hypothécaires qui baissent", a expliqué M. Fitzpatrick.
Selon l'analyste, les indices ont décollé quand l'assureur Hartford Financial, massacré dernièrement en Bourse, a relevé ses prévisions de bénéfices pour 2008. L'action Hartford a plus que doublé sur la séance (+102,36% à 14,59 dollars) et a donné un coup de fouet à tout le secteur financier.
L'assureur MetLife a pris 22,45% à 30,76 dollars, la banque JPMorgan Chase 7,30% à 33,35 dollars. Le S&P Banking Index, thermomètre du secteur, a bondi de 7,86%.
Merrill Lynch a gagné 9,49% à 13,04 dollars et Bank of America 6,28% à 15,24 dollars. Les actionnaires des deux banques ont approuvé l'absorption de la première par la deuxième.
Pour Frederic Dickson, de DA Davidson, la bonne tenue du marché "suggère que les investisseurs ont intégré des perspectives spectaculairement dégradées pour l'économie et les résultats des sociétés pour l'année prochaine".
Les valeurs technologiques ont particulièrement profité de ce regain d'optimisme. Le fabricant de microprocesseurs Intel a gagné 3,84% 13,25 dollars, Yahoo! 4,08% à 11,47 dollars, IBM 4,07% à 80,59 dollars et Microsoft 3,46% à 19,76 dollars.
Même les actions des groupes énergétiques se sont hissées dans le vert en fin de séance, malgré l'effondrement des cours du pétrole, le baril étant passé sous les 40 dollars à Londres. Le pétrolier ExxonMobil a pris 0,43% à 76,60 dollars.
En chute de plus de 5% une grande partie de la séance, le titre Boeing a fini en hausse de 0,87% à 39,53 dollars. L'édition du Wall Street Journal de vendredi révélait que l'avionneur devrait repousser les premières livraisons de son nouvel avion, le B787 "Dreamliner", de plus de six mois, à l'été 2010, ce qui l'expose à des demandes d'indemnisations de la part de ses clients.
Le marché obligataire, après avoir atteint la veille de nouveaux sommets, est retombé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a progressé à 2,657%, contre 2,570% jeudi soir, et celui de l'obligation à 30 ans à 3,110%, contre 3,084% la veille