La Bourse de Paris a finalement terminé en petite baisse jeudi, le CAC 40 se repliant de 0,17%, après avoir beaucoup hésité, ballotté entre la baisse des taux de la BCE et l'hésitation de Wall Street.
L'indice vedette a perdu 5,49 points à 3.161,16 points dans un volume d'échanges de 3,7 milliards d'euros. Mercredi, il avait pris 0,44% à 3.166,65 points.
Londres a perdu 0,15% tandis que Francfort (-0,07%) et l'Eurostoxx 50 (-0,03%) ont fini quasiment stables.
Après avoir ouvert en léger recul, le CAC 40 a nettement repris du terrain pour gagner plus de 2% à la mi-journée avant de repartir à la baisse après la baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en ligne avec les attentes du marché.
En fin de journée, l'hésitation à Wall Street a figé le marché parisien qui a clôturé proche de l'équilibre.
Le marché a fait du "yo-yo" et "la décision de la BCE était attendue, le marché avait déjà joué sur ça", a expliqué à l'AFP Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
La BCE a abaissé son principal taux directeur de 0,75 point de pourcentage, à 2,50%, soit la plus forte réduction de son histoire.
Selon la maison de courtage Aurel, les marchés tenaient "pour acquise une réduction de 75 points de base des taux directeurs" et estimaient "possible une détente encore plus spectaculaire".
De plus, "comparativement aux actions extrêmement vigoureuses de la Fed (la Réserve fédérale américaine, ndlr) et de la BoE (la Banque d'Angleterre, ndlr), la BCE reste bien timide et fait ainsi figure de +petit joueur+", a relevé pour sa part Marc Touati, directeur délégué de Global Equities.
La Banque d'Angleterre (Bank of England, BoE) a procédé jeudi à une baisse d'un point de pourcentage de son taux directeur, à 2%.
"Les annonces de Nicolas Sarkozy n'ont pas vraiment pesé" sur le marché, a encore commenté M. Marçais estimant que seules quelques valeurs comme celles liées à l'immobilier avaient pu en bénéficier.
Ainsi le promoteur Nexity a pris 6,19% à 8,58 euros et la société d'investissements immobiliers Foncière des régions a gagné 2,24% à 41,10 euros.
Le président français a présenté un plan de relance de 26 milliards d'euros, axé sur les secteurs clés de l'automobile et du logement et présenté comme un "effort d'investissement massif".
Les constructeurs automobiles ont fini en ordre dispersé en dépit des mesures annoncées pour soutenir la filière: Peugeot a lâché 5,12% à 13,90 euros tandis que Renault a gagné 1,69% à 18,03 euros.
M. Sarkozy a annoncé une "prime à la casse" de 1.000 euros pour tout achat d'un véhicule neuf peu polluant en remplacement d'un autre âgé de plus de 10 ans. La création d'un fonds de restructuration de la filière automobile, en particulier les sous-traitants, doté de 300 millions d'euros, est également prévue.
Casino Guichard a progressé de 2,80% à 46,33 euros, après l'annonce de la cession des murs de 42 supérettes et supermarchés d'ici à la fin de l'année pour 100 millions d'euros, une opération sans impact sur le résultat net pour 2009.
Les banques se sont bien portées, Crédit Agricole en tête (+8,04% à 9 euros). Ont suivi BNP Paribas (+4,55% à 42,29 euros), Dexia (+4,37% à 3,58 euros), Société Générale (+4,05% à 32,36 euros) et Natixis (+0,67% à 1,51 euros).
Les valeurs énergétiques ont été plombées: GDF Suez a perdu 4,69% à 29,15 euros et EDF 7,19% à 41,15 euros. Le groupe d'électricité a confirmé l'augmentation de 20% du coût de construction de l'EPR de Flamanville (Manche), à 4 milliards d'euros contre 3,3 milliards prévus initialement.