La Bourse de Paris creusait ses pertes mercredi après-midi, le CAC 40 plongeant de 2,40% dans un marché pénalisé par l'ouverture négative à Wall Street, après des chiffres inquiétants sur l'emploi américain.
A 15H48 (14H48 GMT), l'indice vedette perdait 75,59 points à 3.077,31 points, dans un volume d'échanges très modeste de 1,7 milliard d'euros. Il poursuivait son mouvement de yo-yo après avoir plongé de 5,59% lundi et regagné 2,35% mardi.
Londres abandonnait 1,15%, Francfort 2,38% et l'Eurostoxx 50 2,07%.
La Bourse de New York se repliait dans les premiers échanges, le Dow Jones cédant 1,45% et le Nasdaq 1,26%.
Le secteur privé a détruit 250.000 emplois en novembre aux Etats-Unis, selon le cabinet en ressources humaines ADP, une dégradation plus marquée qu'attendu par les économistes, et de mauvais augure avant la publication vendredi des chiffres officiels de l'emploi américain.
"Le niveau élevé des demandes d'allocations chômage et le déclin du sentiment des ménages concernant le marché du travail laissent présager, de surcroît, une importante détérioration de l'emploi", estime Amine Tazi, spécialiste de l'économie américaine chez Natixis.
Cet indicateur a conforté la morosité des investisseurs après la baisse des ventes de détail en zone euro, annoncée dans la matinée pour le mois d'octobre et, elle aussi, plus importante que prévu.
"Restez patient jusqu'à ce que le marché reparte à la hausse, peut-être au deuxième semestre 2009, mais pas avant", conseille Morgan Stanley, évoquant les "trois problèmes fondamentaux" que sont les résultats de sociétés, le marché immobilier et le désendettement massif du système financier.
Total (-4,32% à 37,57 euros), principale composante du CAC 40, pèse sur la tendance après des informations du Financial Times évoquant une offre du pétrolier, pour plus de 16 milliards de dollars, sur le groupe canadien Nexen. Total a refusé de commenter ce qu'il a qualifié de "rumeurs de marché".
EDF (-5,28% à 42,21 euros) chute également après avoir proposé de débourser 4,5 milliards de dollars pour acquérir 50% des activités nucléaires de l'américain Constellation Energy, en cours de rachat par le groupe MidAmerican Energy de Warren Buffett.
Enfin, Bouygues est violemment sanctionné (-11,21% à 28,28 euros) malgré des résultats légèrement supérieurs aux attentes sur les neuf premiers mois de l'année 2008, les analystes se focalisant sur les risques de dégradation des marges en 2009.