Les marchés européens s'apprêtent à rebondir après avoir connu une semaine passée catastrophique. Le secteur bancaire sera une nouvelle fois au coeur de l'actualité alors que les autorités américaines volent au secours de Citigroup qui s'est effondré de 60% la semaine dernière. Par ailleurs, la troisième banque anglaise Standard Chartered a levé 1,8 milliard de livres sur le marché. Sur le plan des statistiques économiques, les investisseurs seront attentifs à l'indice IFO du climat des affaires en Allemagne pour le mois de novembre.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné vendredi une troisième bougie noire de 202 points, inscrivant un nouveau plus bas annuel. En terminologie japonaise, la succession de chandeliers noirs présente toutes les caractéristiques d'un marché contrôlé par les vendeurs. Toutefois, les indices américains (marchés directeurs) ont fortement rebondi vendredi. L'Europe boursière devrait en profiter dès l'ouverture (+2.5% selon la lecture des contrats futures). Par ailleurs, les indicateurs techniques et de sentiments (ratios put/call) dévoilent une situation survendue et un pessimisme particulièrement marqué. Tous ces éléments militent en faveur d'une reprise à très court terme. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay devient neutre sur le CAC 40.
Les valeurs à suivre
CITIGROUP
Le gouvernement américain vole au secours du géant bancaire Citigroup, dont l'action a perdu 60% la semaine dernière. Dans un communiqué commun, la Réserve fédérale, le Trésor, et le FDIC (l'organisme fédéral d'assurance des dépôts bancaires) ont annoncé que ces deux dernières institutions vont « apporter une protection contre de possibles pertes importantes et inhabituelles à un ensemble d'actifs d'environ 306 milliards de dollars» de la banque. Par ailleurs, le Trésor va injecter 20 milliards de dollars dans Citigroup en échange d'actions préférentielles offrant un rendement de 8%.
NEOVIA
Neovia a accusé au premier semestre 2008 une perte de 0,8 million d'euros, contre un gain de 0,6 million en 2007. Au cours des six premiers mois, le distributeur d'antennes satellites a procédé à une réduction significative de ses charges pour adapter sa structure à son périmètre d'activité. Cet assainissement des charges a permis de limiter la perte d'exploitation dans une période marquée par une faible activité, a indiqué le groupe. Ainsi, le résultat d'exploitation affiche sur la période une perte de 0,7 million contre un gain de 0,6 million un an plus tôt.
SAFRAN
La Délégation Générale pour l'Armement (DGA) a annoncé à Sagem Défense Sécurité, filiale de Safran, la commande d'une tranche supplémentaire de 560 systèmes SITEL (Systèmes d'Information Terminaux Elémentaires) au profit de l'Armée de Terre. "Ce contrat inclut également l'intégration des terminaux en véhicules et le maintien en condition opérationnelle", précise le groupe.
THEOLIA
Theolia s'est effondré de plus de 43% la semaine dernière. Depuis le début de l'année, la capitalisation du producteur d'énergies renouvelables a fondu de plus de 85%. Cinquante jours après sa nomination, la nouvelle direction a reconnu manquer de liquidités pour se développer. Résultat, le groupe a d- renoncer à ses objectifs. Plus globalement, le secteur des énergies nouvelles est gêné par le débat sur l'éolien en France, accusé d'enlaidir les paysages, et par la chute du brut, qui rend moins rentable son développement.
Les chiffres macroéconomiques
10h00
Indice IFO du climat des affaires pour le mois de novembre / ALLEMAGNE
11h00
Commandes à l'industrie en septembre / ZONE EUROCe matin, l'euro cote 1,2621 face au billet vert.
Vendredi à Paris
Les marchés actions européens ont encore connu une séance catastrophique. Les mauvaises nouvelles se sont accumulées : statistiques économiques indiquant une détérioration rapide de la conjoncture européenne, valeurs bancaires à la dérive. Société Générale a ainsi perdu 13,84%. Sanofi-Synthelabo, l'un des poids lourds du CAC, a été victime de rumeurs de ventes d'actions de la part de L'Oréal. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,33% à 2881,26 points, sur ses niveaux de mai 2003. Il recule de 49% depuis le 1er janvier. Le FTSE Eurofirst 80 a cédé 2,55% à 2747,57 points.
Vendredi à Wall Street
Les marchés américains ont fini en nette hausse une nouvelle semaine catastrophique. Les indices se sont envolés en fin de séance à la suite d'une rumeur de la chaîne d'information NBC selon laquelle le président de la Fed de New York, Timothy Geithner allait être choisi par Barack Obama comme secrétaire au Trésor. Cette rumeur a été appréciée car il a été étroitement associé aux mesures de sauvetage annoncées récemment. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 6,54% à 8006,42 points et a perdu 5,31% sur la semaine. Le Nasdaq Composite a respectivement gagné 5,18% et perdu 8,74% à 1384,35 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.