Les marchés européens rebondissent nettement, soutenus par la progression de Wall Street, les projets de plan de relance en Europe et aux Etats-Unis, mais également par les garanties accordées par les autorités américaines à la banque Citigroup. Le secteur financier fait une nouvelle fois les gros titres et le secteur bancaire est bien orienté en Europe. En revanche, BNP Paribas, Société Générale et Dexia affichent les seuls replis du CAC 40. Ce qui n'empêche pas l'indice phare de la place parisienne de gagner 4,23% à 3003,28 points. Le FTSE Eurofirst 80 progresse de 3,57% à 2845,76 points.
A Londres, Standard Chartered chute de 6,85% à 707,50 pence après avoir confirmé matin son intention de lever 1,78 milliard de livres sterling (2,12 milliards d'euros) dans le but de renforcer sa situation financière. La troisième banque britannique, pourtant, affichait jusqu'à présent une résistance inhabituelle à la crise avec des bénéfices record sur les dix premiers mois de l'année. Des performances qui s'expliquent par le fait que l'essentiel de l'activité de Standard Chartered s'effectue en Asie, où les effets de la crise sont moins violents qu'en occident.
Nicox (+18,62% à 11,15 euros) s'offre la plus forte hausse de l'indice Small et Mid Caps 190 porté par les résultats positifs de tests sur son anti-inflammatoire Naproxcinod chez les patients atteints d'arthrose de la hanche. Pénalisé ces derniers mois par la remontée de l'aversion au risque liée à la crise financière qui a asséché le marché des petites et moyennes capitalisations, le titre du laboratoire de biotechnologie reprend des couleurs. Les actionnaires semblent remercier la qualité de la recherche du groupe.
Galvanisé par l'euphorie du marché avec le rebond de 4,23% du marché parisien, Nyse Euronext profite également de rachats à bon compte. Le titre avait perdu 4 euros en l'espace de quatre séances, tombant à 13,35 euros en fin de semaine dernière, un plus bas de plus de cinq ans. Depuis le début de l'année, le cours a fondu de 74,5%.
Les chiffres macroéconomiques
L'indice IFO du climat des affaires en Allemagne pour le mois de novembre s'est révélé inférieur aux attentes. L'indice est en effet ressorti à 85,8 contre un consensus Reuters de 88,7. La confiance s'est dégradée par rapport au score de 90,2 du mois d'octobre. La composante qui jauge le sentiment des entrepreneurs d'outre-Rhin à l'égard de la situation actuelle a reculé à 94,8 en novembre contre 99,9 en octobre. Le sous indice résumant leurs anticipations a, lui, reculé de 81,4 à 77,6.
Les entrées de commandes dans l'industrie ont diminué de 3,9% en septembre 2008 comparé à août 2008 dans la zone euro, selon Eurostat, l'office statistique des communautés européennes. L'indice avait baissé de 1,5% en août. Dans l'Europe des 27, les entrées de commandes ont reculé de 4,6% en septembre 2008 après avoir diminué de 1,7% en août. En excluant la construction navale ainsi que l'équipement ferroviaire et aérospatial, dont les variations tendent à être plus volatiles, les entrées de commandes dans l'industrie ont baissé de 2,2% dans la zone euro et de 2,7% dans l'Europe des 27.
L'euro cote 1,2675 face à la devise américaine.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.