Les marchés actions américains évoluent en ordre dispersé après deux heures de cotation. La séance a très mal débuté ; les trois statistiques économiques du jour (inscriptions hebdomadaires au chômage, indice de la Fed de Philadelphie et indice des indicateurs avancés) sont ressorties en deçà des attentes. Le segment technologique est l'une des rares lumières du marché grâce notamment à la hausse de Yahoo! et d'Amazon.com. Vers 17h30, l'indice Dow Jones recule de 0,86% à 7926,07 points. Le Nasdaq Composite progresse de 0,11% à 1387,94 points.
Hier, le prix de l'action Citigroup fondait d'un quart de sa valeur, tombant à 6,40 dollars. Un plus bas de 13 ans pour la banque, avec une capitalisation de 35 milliards de dollars contre 270 milliards en 2006 ! Cette dégringolade s'expliquait par les craintes concernant la santé du groupe chez les investisseurs, dont certains craignaient un scénario à la Lehman Brothers ou à la Wachovia. Certains pensaient la chute endiguée jeudi matin ; bien au contraire : elle s'est accentuée à Wall Street, où le cours dévissait de 20,94% à 5,06 dollars.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 546 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 15 novembre contre 515 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 516 000). Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 503 000 inscriptions.
L'indice de la Fed de Philadelphie a chuté à -39,3 en novembre alors que le consensus visait -35. Cet indice était ressorti à -37,5 en octobre. Rappelons qu'un indice négatif signifie une contraction du secteur manufacturier dans la région.
Quant à l'indice des indicateurs avancés calculé par le Conference Board, il a reculé de 0,8% au mois d'octobre. Le consensus attendait un repli de 0,6%. Au mois de septembre, l'indice avait progressé de 0,1%.
Les valeurs à suivre
GENERAL MOTORS
General Motors aurait refusé d'écouter ses conseillers l'invitant à se préparer à une mise en faillite, a rapporté le "Wall Street Journal" citant une source proche du dossier. Le constructeur automobile américain ne souhaiterait pas dégrader davantage la confiance de ses clients potentiels. Dans son article, le quotidien économique établit la comparaison avec Lehman Brothers qui ne s'était pas préparée à sa mise en faillite.
HALLIBURTON
Halliburton a annoncé mercredi soir qu'il était bien positionné pour surmonter les effets du retournement économique et de la baisse du prix du pétrole. A l'occasion d'une réunion investisseurs, la société de services pétroliers s'est dit même prête à profiter de la crise pour étudier des acquisitions. Mais, le géant américain a concédé que la crise financière mondiale et la volatilité des prix des matières premières l'empêcheraient sans doute d'atteindre l'année prochaine son objectif long terme d'une croissance de 20% par an du chiffre d'affaires.
LIMITED BRANDS
Limited Brands a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net en chute de 66% en raison d'une baisse des ventes liée à la crise économique. Les résultats sont néanmoins ressortis supérieurs aux attentes de Wall Street. Le propriétaire de la célèbre chaîne de lingerie Victoria's Secret a réalisé un bénéfice net de 4,17 millions de dollars, soit un cent par action, contre 12,1 millions de dollars, ou 3 cents un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a reculé de 4% à 1,84 milliard de dollars.
PEPSICO
Pepsico a confirmé ses prévisions 2008. A l'occasion d'une réunion investisseurs organisée par Morgan Stanley, le fabricant de sodas a déclaré qu'il continuait, malgré la crise, d'anticiper un bénéfice net par action 2008, hors éléments exceptionnels, compris entre 3,67 et 3,68 dollars. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un BPA, hors exceptionnels, de 3,67 dollars.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.