Les indices actions européens ont poursuivi leur repli sur fond de risques de déflation. La Bourse de Paris a enfoncé le seuil des 3000 points pour rejoindre son niveau de mai 2003 alors que les signaux d'une dégradation brutale de l'économie se sont une nouvelle fois multipliés aux Etats-Unis avec la dégradation du marché de l'emploi et de l'activité manufacturière. Dans ce climat dépressif, le baril de brent est passé pour la première fois depuis mai 2005 sous le seuil des 50 dollars à Londres. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,48% à 2980,42 points. Le FTSE 80 a cédé 3,25% à 2819,36 points.
Royal Ahold ! Alors que les bourses du monde entier s'enfoncent chaque jour plus profondément dans le marasme, le titre du roi des supermarchés néerlandais a bondi de 10% à 8,8 euros, affichant sans peine la plus forte hausse de la Bourse d'Amsterdam. Ce n'est que justice : ses résultats ont largement dépassé les attentes des analystes. Le distributeur européen profite de l'une de ses particularités : l'exposition à plus de 50% de son chiffre d'affaires au marché américain. Comme l'ont déjà démontré les résultats de Wal-Mart, là-bas, les enseignes discount ne connaissent pas la crise.
Vivendi (+ 3,53% à 20,85 euros) a été l'une des seules progressions de l'indice CAC 40 alors que le groupe de divertissement devrait faire connaître sa décision concernant le devenir de sa participation de 20% dans NBC-Universal dans les deux ou trois prochaines semaines. «J'ai dit que nous ne pensons pas être des actionnaires à long terme de NBC Universal. Nous prendrons une décision d'ici deux à trois semaines», a déclaré Jean-Bernard Lévy, président du groupe lors d'une conférence organisée par Morgan Stanley, selon Reuters.
Emporté par les craintes d'une récession mondiale profonde, ArcelorMittal a poursuivi sa dégringolade. Le titre a reculé de près de 11% à 13,48 euros, soit 74% de moins qu'au coeur de l'été. L'action a même touché un nouveau plus bas historique de 12,94 euros. Alors que l'industrie automobile américaine n'en finit plus d'agonir, les mauvaises nouvelles délivrées par Peugeot et Renault (réduction de la production, baisse des effectifs) confirment la brutalité et la rapidité avec laquelle le secteur automobile européen, un gros client d'ArcelorMittal, est touché par la crise économique.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 546 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 15 novembre contre 515 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 516 000). Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 503 000 inscriptions.
L'indice de la Fed de Philadelphie a chuté à -39,3 en novembre alors que le consensus visait -35. Cet indice était ressorti à -37,5 en octobre. Rappelons qu'un indice négatif signifie une contraction du secteur manufacturier dans la région.
L'indice des indicateurs avancés calculé par le Conference Board a reculé de 0,8% au mois d'octobre. Le consensus attendait un repli de 0,6%. Au mois de septembre, l'indice avait progressé de 0,1%.
A 17h45, l'euro cote 1,2537 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.