Les marchés européens s'apprêtent à suivre l'exemple des places boursières asiatiques qui ont rebondi et non celui de Wall Street qui s'est encore affaissé jeudi. Ce rebond, s'il se confirme, sera essentiellement technique après les fortes baisses de ces derniers jours. En quatre séances, le CAC 40 a ainsi perdu 9,5%. Ce sont les sombres perspectives économiques qui continuent de mettre à vif les nerfs des investisseurs. Sur le plan économique, le marché sera attentif aux indices des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier et celui des services pour la zone euro à 10 heures.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 128 points, précédée d'un gap baissier. L'analyse japonaise des chandeliers indique que le marché reste sous le contrôle des forces vendeuses. Malgré des indicateurs techniques journaliers et hebdomadaires survendus, la tendance reste toujours orientée à la baisse et ne montre aucun signe de retournement. Les perspectives de rebond de l'indice parisien restent limitées. En effet, l'inscription d'un nouveau plus bas annuel à 2909.34 points milite en faveur d'une poursuite du mouvement correctif. Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay reste négatif sur le CAC 40 avec un objectif à 2808 points.
Les valeurs à suivre
AEROPORTS DE PARIS
Aéroports de Paris annonce avoir réalisé avec succès le placement d'un emprunt obligataire international de 500 millions d'euros, portant intérêt au taux de 6,375% et venant à échéance le 24 janvier 2014. BNP Paribas et Natixis sont chefs de file de l'opération, précise le groupe. ADP ajoute que le produit de l'émission sera utilisé aux fins de financement des investissements du groupe et au financement de la souscription à l'augmentation de captal réservée de N.V. Luchthaven Schiphol.
ARCELORMITTAL
Emporté par les craintes d'une récession mondiale profonde, ArcelorMittal a poursuivi sa dégringolade. Le titre a reculé de plus de 10% à 13,48 euros à la clôture, soit 73% de moins qu'au coeur de l'été. L'action a même touché un nouveau plus bas historique de 13,02 euros. Alors que l'industrie automobile américaine n'en finit plus d'agonir, les mauvaises nouvelles délivrées par Peugeot et Renault confirment la brutalité et la rapidité avec laquelle le secteur automobile européen, un gros client d'ArcelorMittal, est touché par la crise économique.
EDF
EDF a annoncé que son conseil d'administration, réuni hier sous la présidence de Pierre Gadonneix, avait décidé, comme l'année dernière, de verser un acompte sur dividende au titre de l'exercice en cours. «Pour 2008, cet acompte, qui sera mis en paiement le 17 décembre prochain, s'établit à 0,64 euro par action et représente un montant global d'environ 1,2 milliard d'euros», a expliqué l'électricien. Ce dernier a également précisé que cet acompte sur dividende représente ainsi la moitié du dividende total payé au titre de 2007.
MAESA
Le groupe Maesa annonce le lancement à la fin du mois d'une gamme de produits de bain et de soins à marque propre Auchan dans 119 magasins en France. Le groupe, spécialisé dans les gammes sur mesure de produits parfumés cosmétiques, estime confirmer son positionnement au sein de la grande distribution européenne grâce à cette opération. «Déclinée en 5 parfums et couleurs, la gamme conçue par Maesa est composée de 7 de produits (bain parfumé, crème de douche, crème lavante mains, lait corps, baume corporel, gommage corps, galets de bain)», détaille le groupe dans un communiqué.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent les dépenses de consommation des ménages français pour le mois d'octobre à 8h45 et les indices des directeurs d'achat dans le secteur manufacturier et celui des services pour la zone euro à 10 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2522 face au dollar.
Hier à Paris
Les indices actions européens ont poursuivi leur repli sur fond de risques de déflation. La Bourse de Paris a enfoncé le seuil des 3000 points pour rejoindre son niveau de mai 2003 alors que les signaux d'une dégradation brutale de l'économie se sont une nouvelle fois multipliés aux Etats-Unis avec la dégradation du marché de l'emploi et de l'activité manufacturière. Dans ce climat dépressif, le baril de Brent est passé pour la première fois depuis mai 2005 sous le seuil des 50 dollars à Londres. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 3,48% à 2980,42 points. Le FTSE 80 a cédé 3,25% à 2819,36 points.
Hier à Wall Street
Rien ne semble devoir arrêter la glissade de Wall Street. Entraîné dans l'abysse par les valeurs financières et celles liées aux matières première, le S&P 500 a retrouvé ses niveaux de 1997. Le Dow Jones a touché un plus bas de 5 ans et demi. Les statistiques économiques du jour (inscriptions hebdomadaires au chômage, indice de la Fed de Philadelphie et indice des indicateurs avancés) sont ressorties en deçà des attentes, alimentant l'angoisse des investisseurs au sujet de l'économie. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 5,56% à 7552,29 points. Le Nasdaq Composite a cédé 5,07% à 1307,12 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Acompte sur dividende : Somme versée aux actionnaires et représentant une part du dividende à venir. L'acompte sur dividende est fréquent dans le cas de dividende important.
PIB (Produit Intérieur Brut) : Valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays ou d'un territoire au cours d'une période donnée.
Croissance (économique) : Augmentation durable de l'activité économique d'un pays, que l'on constate notamment par l'évolution des prix, de la production, des revenus.
Cette croissance est évaluée à partir de l'indicateur du produit intérieur brut (PIB = valeur de tous les biens et services produits à l'intérieur des limites géographiques d'un pays) ou à partir du produit national brut (PNB), qui tient compte des flux de revenus des facteurs économiques entre un pays et le reste du monde.
Récession : elle se caractérise par une croissance négative pendant deux trimestres consécutifs. Il s'agit de la définition technique de la récession. Aux Etats-Unis, le bureau national de la recherche économique (NBER), l'organisme chargé de déterminer officiellement le début et la fin d'une période de récession utilise une définition moins restrictive. Il l'a défini comme une baisse significative et étendue de l'activité économique durant plusieurs mois, normalement visible dans le PIB, le revenu réel, l'emploi, la production industrielle et les ventes de gros et au détail.
Croissance interne ou externe : Croissance organique (interne), croissance externe
La croissance est dite interne (ou organique) si elle résulte du développement de l'activité propre de l'entreprise.
Quant à la croissance externe, elle résulte d'un changement de périmètre de la société par acquisition ou rapprochement avec des sociétés concurrentes ou complémentaires qui permettent d'augmenter le volume d'activité.
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.