Les marchés actions européens ont clôturé en forte baisse, plombés par les craintes sans cesse renouvelées sur l'économie mondiale. Les mises en chantier de logements et les permis de construire ont notamment chuté plus fortement que prévu en octobre aux Etats-Unis. La baisse des prix à la consommation n'a pas réussi à remonter le moral des investisseurs. A Paris, les valeurs bancaires ont été fortement attaquées. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 4,03% à 3087,89 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 3,95% à 2914,13 points.
- 13,78% à 21,77 euros : la chute a été sévère pour BASF à Francfort. En combinant un avertissement sur résultats à l'annonce d'une réduction drastique de sa production mondiale, BASF peut s'enorgueillir de sa franchise et de sa connaissance du principe physique d'action-réaction, ce qui n'est guère étonnant pour un groupe chimique. "Tout le monde s'y attendait plus ou moins, mais personne ne pensait que BASF ne le dirait aussi clairement", commentait en effet cet après-midi un courtier cité par l'agence Dow Jones à propos de l'avertissement du groupe.
Rien ne semble susceptible d'enrayer la descente aux enfers du cours de BNP Paribas, qui a clôturé à 36,25 euros, en baisse de 11,20%, soit un plus bas de plus de cinq ans. Depuis la publication des résultats trimestriels, le 5 novembre, le titre de la banque a subi un violent plongeon. La glissade s'est prolongée hier et aujourd'hui, malgré la décision de la justice belge d'écarter le gel de la cession d'actifs de Fortis. Une bonne nouvelle pour la BNP, dont la direction s'est félicitée dans un communiqué.
Renault a chuté de 9,53% à 15,95 euros, plombé par les déclarations de Carlos Ghosn. Le constructeur ne devrait pas atteindre son objectif de marge de 6% pour 2009, a déclaré le PDG dans un entretien au Wall Street Journal. Le patron de la marque au losange a ajouté que son groupe devrait publier une marge opérationnelle d'environ 2,5% en 2008, contre 2,5 à 3% auparavant. Enfin, Carlos Ghosn a indiqué que Nissan ne devrait pas réaliser de bénéfice au second semestre de son exercice (octobre-mars).
Les chiffres macroéconomiques
L'indice des prix à la consommation a reculé de 1% en octobre après une croissance nulle en septembre. Les analystes visaient en moyenne un repli de 0,8% de l'indice. Sur un an, les prix à la consommation affichent une progression de 3,7%, contre un consensus de +4%. Hors énergie et alimentaire, l'indice des prix accuse en octobre une baisse de 0,1% après une hausse de 0,1% en septembre. Les économistes tablaient sur une hausse de 0,1%. Sur un an, cet indice enregistre une hausse de 2,2%, contre un consensus de +2,4%.
791 000 mises en chantier ont été comptabilisées aux Etats-Unis au mois d'octobre en rythme annuel, après 828 000 en septembre, chiffre révisé de 817 000. Les économistes tablaient sur 780 000 mises en chantier.
Par ailleurs, 708 000 permis de construire ont été accordés aux Etats-Unis en octobre en rythme annuel, après 805 000 en septembre, chiffre révisé de 786 000. Les économistes visaient 772 000.
La semaine dernière, les stocks de brut ont augmenté de 1,6 million de barils alors que économistes visaient une hausse de 800 000 barils. Les stocks d'essence ont augmenté eux de 500 000 barils, contre un consensus de 400 000. Les stocks de produits distillés ont reculé de 1,5 million de barils, contre une hausse de 600 000 barils attendu.
Le Compte rendu de la Fed du 29 octobre sera publié à 20h00.
Sur le marché des changes, l'euro cote 1,2634 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.