Les marchés actions européens sont attendus en forte baisse dans le sillage de Wall Street qui a touché hier un plus bas de plus de cinq ans. Les perspectives économiques angoissent les investisseurs. A Paris, l'indice CAC 40 devrait se rapprocher dès l'ouverture de son plus bas de l'année touché le 24 octobre à 2959,29 points. Comme hier aux Etats-Unis et en Europe, les valeurs financières devraient être particulièrement malmenées. Sur le plan des valeurs, la compagnie aérienne Air France-KLM a dévoilé une baisse moins importante que prévu de son bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une nouvelle bougie noire de 131 points, clôturant proche des plus bas de la séance. En terminologie japonaise, ce morubozu (grand chandelier noir) a toutes les caractéristiques d'un marché contrôlé par les forces vendeuses. Mais l'événement important de la séance, c'est la rupture du support majeur à 3109 points. Dans les précédentes analyses, DayByDay évoquait l'absence de volume (niveau pas défendu par les acheteurs) et de réaction positive sur ce niveau, ce qui militait pour une certaine prudence. Ce matin, l'indice parisien ne trouvera pas de soutien en raison de la nouvelle chute des indices américains et asiatiques. C'est pourquoi, le bureau d'études DayByDay devient négatif sur le CAC 40 avec un objectif à 2975 points puis 2808 points.
Les valeurs à suivre
AIR FRANCE-KLM
Au deuxième trimestre, Air France-KLM a réalisé un résultat net part du groupe de 28 millions d'euros, en recul de 96,2%. Hors éléments non récurrent, il a baissé de 49,1% à 244 millions d'euros. Plus important, le résultat d'exploitation courant s'est replié de 44,1% à 405 millions d'euros. Le chiffre d'affaires a atteint 6,69 milliards de dollars, en hausse de 3,2%. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat net de 258 millions d'euros, un résultat d'exploitation de 378,8 millions et des ventes de 6,61 milliards d'euros.
MINDSCAPE
Le chiffre d'affaires de Mindscape est ressorti à 9,872 millions d'euros au troisième trimestre, contre 8,165 millions d'euros l'an passé sur la même période. Les ventes ont ainsi marqué une progression de 21%, en ligne avec les objectifs du groupe. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires s'est élevé à 28,2 millions d'euros, en hausse de 23% par rapport à 2007.
NATIXIS
Bernard Comolet a été élu président du conseil de surveillance de Natixis en remplacement de Charles Milhaud, a déclaré la filiale des Caisses d'épargne et des Banques populaires dans un communiqué. M. Comolet assure par ailleurs le poste de président de la Caisse d'épargne. Alain Lemaire, le directeur général de l'Ecureuil, remplacera par ailleurs Nicolas Mérindol au sein du conseil de surveillance de Natixis.
RENAULT
Carlos Ghosn accumule les déclarations alarmistes. Le président de Renault a déclaré mercredi que la récession serait "profonde" et affecterait "tout le monde". Le ralentissement du marché automobile mondial montre que "nous sommes bien en territoire inconnu", a t-il ajouté, en indiquant que la priorité à court terme était "d'éviter de consommer de la trésorerie". Le patron de Renault-Nissan a ajouté que l'avenir du secteur automobile se trouvait dans les alliances, et qu'il était impossible de prévoir quand la demande remonterait.
Les chiffres macroéconomiques
Aux Etats-Unis, les investisseurs attendent les inscriptions hebdomadaires au chômage à 14h30, ainsi que l'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de novembre et l'indice des indicateurs avancés pour le mois d'octobre à 16 heures.
Ce matin, l'euro cote 1,2521 face au dollar.
Hier à Paris
Les marchés actions européens ont clôturé en forte baisse, plombés par les craintes sans cesse renouvelées sur l'économie mondiale. Les mises en chantier de logements et les permis de construire ont notamment chuté plus fortement que prévu en octobre aux Etats-Unis. La baisse des prix à la consommation n'a pas réussi à remonter le moral des investisseurs. A Paris, les valeurs bancaires ont été fortement attaquées. L'indice CAC 40 a clôturé en baisse de 4,03% à 3087,89 points. L'indice FTSE Eurofirst 80 a perdu 3,95% à 2914,13 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a une nouvelle fois décroché sur de statistiques économiques décevantes et alors que l'espoir d'un plan de soutien au secteur automobile semble s'envoler. Le S&P 500, le principal indice de référence des gestionnaires d'actifs aux Etats-Unis, et le Nasdaq sont désormais à leur niveau le plus bas depuis plus de 5 ans. Sur le plan économique, le recul supérieur aux attentes des prix à la consommation a accentué les craintes de déflation. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 5,07% à 7997,28 points, tandis que le Nasdaq Composite a dévissé de 6,53% à 1386,42 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.