Les marchés actions européens sont attendus en baisse à l'ouverture, dans le sillage des bourses asiatiques et de Wall Street. Les craintes de récession sont plus présentes que jamais malgré le plan de relance de l'économie chinoise. General Motors pourrait déposer le bilan début 2009 selon des rumeurs de plus en plus persistantes. A Paris, Lafarge devrait être malmené alors que Standard & Poors a abaissé sa perspective à négative. BNP Paribas pourrait être impliqué dans un délit d'initié au Japon. En revanche, Teleperformance devrait rester entouré après avoir confirmé ses objectifs.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le bureau d'études DayByDay observe que le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire de 122 points avec une mèche haute de 54 points. L'analyse japonaise des chandeliers dévoile que les forces acheteuses ne sont pas parvenues à tenir les points hauts de la séance et n'ont pas confirmé le bon début de séance : c'est un facteur fragilisant. En raison du nouvel accès de faiblesse de Wall Street, la phase de consolidation a toutes les probabilités de se poursuivre aujourd'hui. En effet, la lecture des contrats futures sur le CAC 40 dévoile une ouverture par un gap baissier (-1.5%). Pour les heures de cotation à venir, le bureau d'études DayByDay abandonne son avis positif sur le CAC 40 pour devenir négatif avec comme cible le support à 3320 points.
Les valeurs à suivre
ALSTOM
La Metropolitan Transportation Authority (MTA) de la ville de New York a confié à Alstom, en partenariat avec Kawasaki, une commande d'un montant total de 560 millions d'euros (784 millions de dollars) pour la fabrication de 382 voitures de métro R160 supplémentaires. Il s'agit de la levée d'une deuxième OPTION d'un contrat attribué à Alstom et Kawasaki en 2002, précise le groupe dans un communiqué. La part d'Alstom représente environ 350 millions d'euros (491 millions de dollars) et porte sur la production de 242 voitures de métro.
COLAS
Colas a publié lundi soir un chiffre d'affaires en croissance de 11% au troisième trimestre 2008, à 3,983 milliards d'euros contre 3,591 milliards d'euros sur la même période un an plus tôt. Sur les neuf premiers mois de l'année, le leader mondial de la construction de routes a dégagé des ventes de 9,614 milliards d'euros contre 8,516 milliards en 2007. Le groupe précise que le carnet de commandes à la fin septembre s'élève à 6,6 milliards d'euros et se maintient à un niveau élevé, «même s'il est en retrait de 5% par rapport au carnet de commandes à fin septembre 2007».
LAFARGE
Standard & Poors a annoncé avoir ramené la perspective de Lafarge de "Stable" à "Négative". L'agence de notation a également abaissé la note de crédit court terme de A-2 à A-3. S&P a expliqué dans un communiqué que les résultats 2008 du groupe de matériaux de construction seront inférieurs à ce qu'elle anticipait jusqu'à présent. La note long terme de Lafarge reste à BBB.
TELEPERFORMANCE
Teleperformance a réalisé au troisième trimestre, un chiffre d'affaires consolidé de 385,7 millions d'euros, en progression de 5,6%. Corrigé de l'effet de change, la croissance a atteint 10,5 %. A périmètre et taux de change constants, la croissance organique est ressortie à 5,6%. Concernant ses perspectives, le spécialiste de la relation client à indiqué que dans un ENVIRONNEMENT économique défavorable, l'activité constatée au cours du troisième trimestre est en ligne avec les objectifs annuels de chiffre d'affaires.
Les chiffres macroéconomiques
Les investisseurs attendent l'indice ZEW du climat économique de novembre à 11h.
Hier à Paris
Les marchés européens ont réduit leurs gains en fin de séance. L'impact positif du plan de relance chinois a été en partie compensé par la perte d'altitude de Wall Street. Les valeurs liées aux matières premières, comme ArcelorMittal, ont été particulièrement bien orientées car l'Empire du Milieu a été à l'origine de l'essentiel de la croissance de la demande ces dernières années. Les secteurs des matériaux de construction et des biens d'équipement ont aussi bénéficié de cette annonce. Le CAC 40 a clôturé en hausse de 1,06% à 3505,75 points. Le FTSE Eurofirst 80 a gagné 0,92% à 3322,67 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont clôturé en baisse lundi, le plan de relance budgétaire de 586 milliards de dollars lancé par la Chine n'ayant pas suffi à calmer les craintes des investisseurs. General Motors a encore perdu près du quart de sa valeur en séance, plombé par une note de Deutsche Bank qui a fixé un objectif de cours de zéro sur le titre. Selon des analystes, Goldman Sachs pourrait également enregistrer un perte trimestrielle pour la première fois de son histoire. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 0,82% à 8 870,54 points, tandis que le Nasdaq a chuté de 1,86% à 1 616,74 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.