L'Europe devrait connaître sa troisième séance consécutive de baisse. La dégradation des perspectives économiques force les entreprises à abaisser leurs objectifs. En France, le spécialiste des matériaux de construction Lafarge a annoncé qu'il ne pouvait confirmer ses objectifs 2010. En Allemagne, le réassureur Munich Re ne pense pas réaliser ses objectifs 2008. Mais les investisseurs attendent surtout les chiffres de l'emploi aux USA. 200 000 suppressions de postes sont attendues, mais le marché s'est déjà préparé à une mauvaise nouvelle. Une réaction positive de sa part est donc possible.
L'analyse technique du CAC 40
Du point de vue de l'analyse graphique, le CAC 40 a dessiné hier une bougie noire dont le corps atteint près de 125 points pour une clôture proche des plus bas. Ce chandelier fait suite à une formation de retournement en harami. La baisse sur la séance dépasse les 6% pour un volume de l'ordre de 5,18 milliards. Les vendeurs ont ponctuellement repris le contrôle du marché : cette pression s'exerce par le biais d'une correction dont les prochains objectifs sont maintenant situés à 3320 et 3270 points. Au vu des précédents éléments, le bureau d'études DayByDay conserve son biais négatif pour les heures à venir.
Les valeurs à suivre
HI MEDIA
Hi Media a présenté un chiffre d'affaires trimestriel de 33,2 millions d'euros, en hausse de 39% par rapport au chiffre de 23,9 millions d'euros dégagé l'année dernière sur la même période. Sur les neuf premiers mois de l'année, le chiffre d'affaires est ressorti à 94 millions d'euros, marquant une hausse de 29%. Le groupe souligne une hausse de 3% des ventes de publicité en ligne en dépit d'un ENVIRONNEMENT difficile et une progression de 73% du micropaiement.
LAFARGE
«Compte tenu du degré exceptionnel d'incertitude actuel, nous ne sommes pas en mesure de confirmer NOS objectifs 2010», a déclaré Bruno Lafont, P-DG de Lafarge dans le cadre de la publication des résultats du troisième trimestre. Sur cette période, le spécialiste des matériaux de construction a réalisé un résultat net part du groupe de 647 millions d'euros, en hausse de 8%, et un résultat d'exploitation courant de 1,178 milliard d'euros, en progression de 9% (+15% à change constant). Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne 623 millions et 1,16 milliard.
PRESS INDEX
Press Index a présenté un chiffre d'affaires trimestriel de 3,890 millions d'euros, en hausse de 0,2% par rapport au chiffre de 3,899 millions d'euros dégagé l'année dernière sur la même période. Sur neuf mois, le chiffre d'affaires est ressorti à 11,180 millions d'euros, en hausse de 12,5%. Le groupe estime avoir connu une bonne dynamique commerciale au cours du 3ème trimestre, avec un volume d'affaires provenant de nouveaux clients en hausse de 10% par rapport au troisième trimestre 2007.
PUBLIC SYSTEME
Le chiffre d'affaires cumulé au 30 septembre 2008 de Public Systeme a atteint 92,4 millions d'euros, en croissance de 18,2% par rapport à l'an passé. A périmètre comparable, le volume d'affaires de l'agence conseil en marketing et communication augmente de près de 13%. La marge brute - déterminée par le chiffre d'affaires diminué des achats externes opérationnels - croît de 18,8% à périmètre courant et de près de 11% à périmètre comparable.
Les chiffres macroéconomiques
Aujourd'hui, les investisseurs attendent avant tout les chiffres du marché de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre (créations d'emplois non-agricoles et taux de chômage) qui seront publiés à 14h30. Toujours aux Etats-Unis, les ventes de logements et les stocks des grossistes en cours pour le mois de septembre seront dévoilés à 16 heures.
Ce matin, l'euro 1,2762 face au billet vert.
Hier à Paris
Les indices européens ont une nouvelle fois sombré. Les craintes concernant la situation économique sont revenues au premier plan tant aux Etats-Unis qu'en Europe. Face à la brusque dégradation de la conjoncture mondiale, le FMI a abaissé ses prévisions 2009 pourtant présentées début octobre. Anticipée par les investisseurs, la baisse des taux de la BCE n'a pas sauvé les marchés du marasme, la spectaculaire baisse de 150 points de base du principal taux de la banque d'Angleterre non plus. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 6,38% à 3387,25 points. Le FTSE 80 a cédé lui 6,37% à 3219,27 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont chuté de près de 10% en deux séances, du jamais vu depuis 1987. Chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles, tant sur le plan des sociétés, avec les perspectives de Cisco, que macroéconomique, avec les inscriptions au chômage. Le secteur de la distribution a été attaqué alors que de nombreuses enseignes (Neiman Marcus, Gap, Abercrombie & Fitch…) ont annoncé une baisse de leurs ventes supérieure à 10% au mois d'octobre. L'indice Dow Jones a clôturé en baisse de 4,85% à 8695,79 points. Le Nasdaq Composite a chuté de 4,34% à 1608,70 points.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.
Productivité : elle mesure la variation de la production sur une période donnée, une heure par exemple. La productivité permet d'apprécier l'efficacité d'une économie. Aux Etats-Unis, elle est publiée chaque trimestre pour le secteur non agricole en même temps que les coûts salariaux unitaires. Ces derniers sont considérés comme un bon indicateur avancé des tensions inflationnistes. En effet, les salaires constituent une part importante des coûts de revient d'un produit ou d'un service.
Ces deux statistiques sont publiées ensemble car si les augmentations des salaires peuvent provoquer une hausse de l'inflation, l'accroissement de la productivité peut permettre aux entreprises de les financer sans relever leurs prix.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.