Les indices européens ont une nouvelle fois sombré. Les craintes concernant la situation économique sont revenues au premier plan tant aux Etats-Unis qu'en Europe. Face à la brusque dégradation de la conjoncture mondiale, le FMI a abaissé ses prévisions 2009 pourtant présentées début octobre. Anticipée par les investisseurs, la baisse des taux de la BCE n'a pas sauvé les marchés du marasme, la spectaculaire baisse de 150 points de base du principal taux de la banque d'Angleterre non plus. Le CAC 40 a clôturé en baisse de 6,38% à 3387,25 points. Le FTSE 80 a cédé lui 6,37% à 3219,27 points.
A la Bourse d'Amsterdam, Randstad a perdu près de 10% à 15,10 euros après avoir publié un bénéfice net trimestriel de 78,5 millions d'euros, en baisse de 20% par rapport à la même période l'an dernier. Des résultats en ligne avec les prévisions des analystes. «Nos priorités dans ce trimestre étaient d'avancer dans NOS efforts d'intégration selon le programme, et de gérer le changement des conditions du marché en même temps», a déclaré le groupe. Le néerlandais a conclu en mai le rachat de Vedior, son ancien concurrent.
A Paris, l'action Alcatel-Lucent (- 14,32% à 2,10 euros) a été plombée par les sombres prévisions dévoilées par le spécialiste des équipements de réseaux, Cisco. Ce dernier a prévenu que son chiffre d'affaires pourrait reculer de 5% à 10% lors du trimestre en cours en raison de l'extension de la crise économique au niveau mondial.
Axa a reculé de 8,87% à 15,12 euros après avoir présenté un chiffre d'affaires total de 69,458 milliards d'euros, en baisse de 3,1% (-0,9% en base comparable). Le marché tablait sur un chiffre similaire, autour de 68,93 milliards d'euros. La chute du cours survient dans un marché largement baissier, avec un repli de 3,42% du CAC 40 à 3 494,50 points. Dans la vie, épargne, retraite, l'assureur a enregistré un recul de 6,9% à 5,163 milliards d'euros du volume des affaires nouvelles en base comparable et une baisse de 3,1 points à 19,5% de la marge sur affaires nouvelles.
Les chiffres macroéconomiques
Sans surprise, la BCE a décidé jeudi de réduire son principal directeur, le taux de refinancement, de 50 points de base à 3,25%. Il y a une semaine, son président Jean-Claude Trichet avait ouvert la voie à une telle décision en déclarant : «Je considère comme possible que le conseil des gouverneurs abaisse une nouvelle fois les taux d'intérêt lors de sa prochaine réunion le 6 novembre. Ce n'est pas une certitude, c'est une possibilité».
Un peu plus tôt, la Banque d'Angleterre avait elle aussi annoncé un assouplissement de sa politique monétaire. Son principal taux a été abaissé de 150 points de base à 3%.
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 481 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 1er novembre contre 485 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 479 000). Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 476 000 inscriptions.
La productivité non agricole aux Etats-Unis a progressé de 1,1% au troisième trimestre, ce qui est supérieur au consensus de 0,8%. Au premier trimestre, elle s'était élevée à 3,6%, chiffre révisé de 4,3%.
L'euro cote 1,2733 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.