Les marchés européens rebondissent quelques heures avant la publication des chiffres du marché de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre. 200 000 suppressions de postes sont attendues. Les indices sont soutenus par le secteur des ressources naturelles (valeurs pétrolières et minières). A Paris, Lafarge a connu un parcours mouvementé après avoir refusé de confirmer ses objectifs 2010. Vers 12h25, l'indice CAC 40 gagne 0,70% à 3411,02 points et le FTSE Eurofirst 80 0,48% à 3234,78 points.
A Londres, l'action British Airways s'envole de 15,10% à 150,20 pence malgré la présentation au titre du premier semestre un résultat en chute libre, à 52 millions de livres (63 millions d'euros) à comparer avec un bénéfice de 616 millions de livres sur la même période en 2007. La compagnie aérienne a par ailleurs annoncé une nouvelle baisse de 4,4% de son trafic passagers sur le mois d'octobre. Le transporteur britannique table sur une hausse de 4% de son chiffre d'affaires pour 2008.
Réservé à la hausse à l'ouverture, en forte progression en début de séance, le titre Lafarge plonge désormais de 7,14% à 44,47 euros. Malgré les commentaires rassurants de la direction et les avis encourageants de certains analystes, les investisseurs préfèrent vendre le titre. La raison de cette brusque désaffection du marché est sans doute le refus du groupe de confirmer ses objectifs 2010 en raison du "degré exceptionnel d'incertitude actuel".
En revanche, CGG Veritas (- 7,84% à 13,07 euros) ne connaît pas l'ivresse des profondeurs. En dévoilant des résultats jugés "excellents" par les analystes de Natixis Securities, le spécialiste des services et équipements sismiques pour l'industrie pétrolière offre à son titre une hausse de plus de 7% à 12,97 euros. Les performances du numéro un mondial du secteur sont ressorties bien au-dessus des attentes du marché. Mieux, malgré la dégradation du marché pétrolier qui risque de restreindre ces débouchés, le groupe a confirmé ses objectifs 2008 et évoqué "une bonne visibilité sur l'année 2009". De quoi satisfaire la Bourse.
Les chiffres macroéconomiques
Le déficit commercial français s'est creusé à 6,25 milliards d'euros en septembre, contre 5,37 milliards d'euros en août, ont annoncé les Douanes. Les économistes interrogés par Reuters visaient en moyenne un déficit de 5 milliards d'euros.
Les investisseurs attendent avant tout les chiffres du marché de l'emploi aux Etats-Unis pour le mois d'octobre (créations d'emplois non-agricoles et taux de chômage) qui seront publiés à 14h30. Toujours aux Etats-Unis, les ventes de logements en cours et les stocks des grossistes pour le mois de septembre seront dévoilés à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro 1,2793 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Balance commerciale : elle mesure la différence en valeur entre les biens et services exportés par un pays et ceux importés. La balance commerciale est excédentaire si la valeur des exportations est supérieure aux importations et déficitaire dans le cas contraire.
Les économistes s'intéressent aux évolutions des exportations et des importations en volume afin de déterminer l'impact du commerce extérieur sur la croissance. Si les exportations ont progressé plus rapidement que les importations, l'impact est positif. Il est négatif dans le cas opposé.
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
Directeurs d'achat (indice des) : cette statistique reflète la confiance des directeurs d'achat. Elle est disponible pour le secteur manufacturier et pour celui des services. Un indice supérieur à 50 signale une expansion de l'activité dans un secteur et un indice inférieur, une contraction. Plus cet indicateur s'éloigne des 50 et plus le rythme d'expansion ou de contraction de l'activité est important.
L'indice composite qui regroupe l'indicateur pour le secteur manufacturier et celui des services est très utile pour prévoir les évolutions du PIB à court terme. Il est considéré comme l'un des indicateurs économiques les plus pertinents.
L'indice manufacturier comprend principalement les composantes production, commande et emploi. La statistique pour les services comprend notamment l'activité en cours, les anticipations d'activité, les prix des intrants et l'emploi.