Les marchés actions américains ont fini en hausse le mois le plus volatil depuis la Grande Dépression. L'indice S&P500, l'indice de référence des gestionnaires d'actifs américains, a connu sa plus forte baisse mensuelle depuis le krach d'octobre 1987. Les statistiques économiques publiées vendredi ont confirmé la mauvaise situation dans laquelle se trouve l'économie américaine. L'indice Dow Jones a clôturé en hausse de 1,57% à 9325,01 points et a gagné 11,29% sur la semaine. Le Nasdaq Composite a progressé de respectivement 1,32% et 10,88% à 1720,95 points.
Electronic Arts a chuté de 17,85% à 22,68 dollars après avoir révisé en baisse ses prévisions annuelles. L'éditeur américain de jeux vidéo est victime de la hausse du dollar par rapport aux autres monnaies et du report du jeu adapté du prochain film «Harry Potter». Les nouvelles anticipations reflètent également la plus grande prudence des distributeurs et des consommateurs depuis le début du mois d'octobre. Cette mauvaise nouvelle pèse sur le cours des concurrents d'Electronic Arts, tant Take-Two à Wall Street qu'Ubisoft à Paris.
Les chiffres macroéconomiques
La consommation des ménages américains a reculé de 0,3% en septembre, comme attendu par les économistes. Elle était restée stable en août. Le revenu des ménages a lui progressé de 0,2%, soit légèrement plus que ce que ne prévoyait le consensus (+0,1%). Le mois précédent, le revenu des ménages avait progressé de 0,5%. Enfin, l'indice des prix à la consommation, hors énergie et alimentation, a augmenté de 0,2%, contre un consensus de +0,1%. L'indice des prix PCE «core » a progressé de 0,2%, comme en août.
L'indice de confiance des ménages américains calculé par l'Université du Michigan a chuté de 70,3 en septembre à 57,6 en octobre. Les économistes visaient 57,8. Il s'agit de la plus forte baisse enregistrée depuis la création de l'indice en 1952.
L'indice PMI de Chicago, qui mesure l'activité économique de la région, s'est établi à 37,8 en octobre après 56,7 en septembre. Le consensus prévoyait 48.
Les valeurs à suivre
BURGER KING
Burger King a annoncé vendredi une hausse de 2% de son bénéfice net au premier trimestre de son exercice fiscal 2008-2008, porté par la hausse de ses ventes mondiales. Il ressort toutefois légèrement inférieur aux attentes de Wall Street en raison de l'inflation de ses coûts, notamment alimentaires. La deuxième chaîne de hamburgers mondiale a réalisé un bénéfice net de 50 millions de dollars, ou 0,36 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le BPA ressort à 0,38 dollar par action, soit un cent de moins que le consensus Thomson Reuters.
ELECTRONIC ARTS
L'éditeur de jeux vidéo Electronic Arts a creusé ses pertes au deuxième trimestre et annoncé une réduction de 6% de ses effectifs. Sur le trimestre, clos fin septembre, le groupe a essuyé une perte nette de 310 millions de dollars, soit 97 cents par action, contre une perte de 195 millions de dollars ou 62 cents par action un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, la perte par action s'est élevée à 6 cents, en ligne avec le consensus Reuters. Les ventes ont bondi de 39,7% à 894 millions de dollars.
GOOGLE et YAHOO!
Yahoo ! et Google pourraient renoncer à leur partenariat dans la publicité sur Internet, selon le «Wall Street Journal». D'après une source proche du dossier, l'abandon de ce projet pourrait être annoncé dès la semaine prochaine. Les deux firmes Internet ne seraient pas prêtes à faire les compromis demandés par le ministère américain de la justice pour donner son feu vert. Les autorités américaines s'inquiètent de l'impact de cet accord sur la concurrence.
GENERAL MOTORS/CHRYSLER
Un rapprochement entre General Motors et Chrysler serait dans l'impasse, a appris l'agence Reuters auprès de trois sources proches du dossier. L'administration Bush serait opposée à un financement public pour réaliser cette fusion. Ni Cerberus, ni Chrysler n'ont accepté de commenter l'information. "Cela ouvre la porte à une reprise du dialogue entre Cerberus, qui détient Chrysler, et Renault-Nissan", a souligné Reuters.
NYSE EURONEXT
NYSE Euronext a présenté aujourd'hui ses résultats, publiant un résultat net de 174 millions de dollars au troisième trimestre, soit un bénéfice net dilué par action de 0,66 dollar à comparer avec un résultat net de 258 millions de dollars, ou un bénéfice net dilué par action de 0,97 dollar sur la même période l'an passé.
SUN MICROSYSTEMS
Sun Microsystems a essuyé une perte nette de 1,68 milliard de dollars au premier trimestre, soit 2,24 dollars par action, contre un bénéfice de 89 millions de dollars, soit 10 cents par action, un an plus tôt. L'activité du groupe d'informatique a été défavorablement impactée par la baisse de la demande pour ses produits haut de gamme. Hors éléments exceptionnels, la perte par action est ressortie à 9 cents, à comparer avec un consensus Thomson Reuters de 8 cents. Le chiffre d'affaires a reculé de 7,1% à 2,99 milliards de dollars.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice PMI (US) : Le PMI, tiré de l'anglais " Purchasing Managers Index ", est l'indicateur de l'activité dans le secteur manufacturier aux Etats-Unis. Il est fondé sur une enquête mensuelle réalisée auprès de directeurs d'achat de l'industrie américaine et donne une image immédiate de la santé de l'activité manufacturière. Baromètre de l'état de santé de l'économie américaine, cet indice est très suivi par les institutions financières pour décider de l'évolution des taux d'intérêt outre-Atlantique.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Consommation des ménages : elle mesure les dépenses en biens et services. Aux Etats-Unis, la consommation représente 70% du PIB ; son évolution est donc déterminante pour la croissance. Elle est publiée dans un rapport qui dévoile également le revenu des ménages et l'indice des prix PCE «core», c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. Cet indicateur est la mesure d'inflation préférée de la Fed.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.