Les marchés européens sont repartis à la baisse après trois séances consécutives de rebond. Les indices semblent partis pour terminer sur une note négative un mois d'octobre qui devrait être le pire jamais connu en Europe. Le ralentissement économique continue de faire des victimes parmi les noms les plus prestigieux. A Paris, L'Oréal est ainsi sévèrement sanctionné pour avoir révisé en baisse ses prévisions de croissance. Vers 12h00, l'indice CAC 40 recule de 1,74% à 3348,41 points, tandis que le FTSE Eurofirst 80 cède 1,01% à 3179,66 points.
Eni (-1,41% à 17,51 euros), comme BP, Shell ou Exxon, a profité de la flambée des prix du pétrole durant le trimestre qui vient de s'écouler. En relevant sa prévision de production de plus de 3% pour l'année complète, la compagnie italienne surpasse ses rivales. La chasse aux réserves, notamment au Congo et au Turkménistan commence à porter ses fruits, les importants investissements consentis en Angola et au Venezuela aussi. La baisse du pétrole, si elle se confirme, pourrait tempérer l'enthousiasme de la major. Ces prévisions sont basées sur un baril à 100 dollars, soit 58% de plus que le prix actuel du baril.
Mis en difficulté par les génériques, affecté par l'échec de l'Acomplia et critiqué pour la relative faiblesse de son pipeline, Sanofi-Aventis (+1,55% à 47,88 euros) organise la résistance. Le laboratoire a publié des résultats trimestriels salués par la communauté financière. En contrôlant davantage ses coûts, le groupe a pu relever ses prévisions de croissance du bénéfice par action. Surtout, il démontre sa volonté d'améliorer sa compétitivité. A charge pour le nouveau patron Chris Viebacher, dont l'arrivée est imminente, de poursuivre le travail, sans oublier de dynamiser sa R&D.
Plus forte baisse du SRD, L'Oréal chute de 9,44% à 55,07 euros, victime d'un profit warning inattendu. Le géant des cosmétiques a pris la décision de maintenir un fort soutien publi-promotionnel sur ses marques au quatrième trimestre pour préparer 2009 dans les meilleures conditions possibles. En conséquence, il vise désormais pour 2008 un bénéfice net par action en croissance de l'ordre de 7% à 8% à taux de change constants. Fin août, la société disait viser une progression à deux chiffres.
Les chiffres macroéconomiques
Le taux d'inflation annuel de la zone euro s'établirait à 3,2% en octobre 2008, selon une estimation rapide publiée par Eurostat, l'office statistique des communautés européennes. En septembre, le taux était de 3,6%.
Le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s'est établi à 7,5% dans la zone euro en septembre 2008, inchangé par rapport à août. Il était de 7,3% en septembre 2007. Dans l'Europe des 27, le taux de chômage s'est élevé à 7% en septembre 2008, contre 6,9% en août. Il était de 7% en septembre 2007.
Aux Etats-Unis, le revenu, la consommation des ménages et l'indice des prix PCE pour le mois de septembre seront publiés à 13h30.
L'indice des directeurs d'achat (PMI) de Chicago pour le mois d'octobre ainsi que l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois d'octobre sont, eux attendus à 16 heures.
A la mi-séance, l'euro cote 1,2755 face au billet vert.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.