La Bourse de Paris a clôturé en faible hausse jeudi, le CAC 40 grappillant 0,15%, dans une séance hésitante, peu aidé par la faible hausse de Wall Street et tiré vers le bas par des poids lourds de la cote.
L'indice parisien a gagné 5,25 points à 3.407,82 points, dans un volume d'échanges modéré de 5,971 milliards d'euros après s'être envolé de 9,23% la veille.
Il avait ouvert en nette hausse avant d'osciller autour de l'équilibre puis de creuser ses pertes en fin d'après-midi, terminant dans le vert sur un dernier sursaut.
Londres a pris 1,16%, Francfort 1,26% et l' Eurostoxx 0,33%.
La place parisienne a trouvé peu de réconfort auprès de la Bourse de New York. Après avoir ouvert en nette hausse, le Dow Jones prenait 0,62% et le Nasdaq 0,78% vers 17H30.
"Le retour de la confiance ne se fait pas rapidement. L'indice de volatilité est encore très élevé", commente Yann Azuelos, gérant chez Meeschaert Gestion Privée, interrogé par l'AFP.
"Certaines valeurs font l'objet de prises de bénéfices, notamment quelques poids lourds du CAC 40 ce qui pèse sur l'indice vedette", le marché restant très sensible aux publications trimestriels d'entreprises, ajoute-t-il.
Le marché parisien n'a que peu profité de la publication du produit intérieur brut des Etats-Unis qui a certes reculé au troisième trimestre de 0,3% en rythme annuel, mais moins qu'attendu par les analystes qui tablaient en moyenne sur un repli de 0,5%.
"L'Oncle Sam fait de la résistance!", commente Marc Touati, économiste chez Global Equities. Selon lui, "l'économie américaine a encore évité le marasme que la grande majorité des prévisionnistes et observateurs économiques lui annoncent depuis l'été 2007".
Compte tenu de "l'aggravation de la crise financière en septembre et octobre (et ses conséquences), et au vu de la faiblesse des données économiques récentes, il est improbable que le PIB se redresse rapidement", tempère Jean-Philippe Lucas économiste chez BNP Paribas.
"Le consommateur s'est arrêté à la porte des magasins", renchérit Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis Asset Management qui ajoute que "l'économie américaine est très probablement en récession" et que pour le "dernier trimestre de cette année, les données de consommation devraient rester très fragiles".
Les inquiétudes sur des perspectives économiques moroses restent en effet vives, alimentées par de mauvais indicateurs macroéconomiques.
Ainsi, la confiance des chefs d'entreprises et des consommateurs de la zone euro a chuté en octobre à son plus bas niveau depuis 1993, tandis qu'aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux chômeurs indemnisés est resté cette semaine au niveau élevé de 479.000 dossiers déposés, supérieur aux attentes.
Au lendemain d'une baisse de son taux directeur par la Réserve fédérale américaine, "l'assouplissement de la politique monétaire est plus que jamais à l'ordre du jour", estime BNP Paribas, qui s'attend à ce que la Banque centrale européenne fasse de même lors de sa réunion du 6 novembre.
Plusieurs poids lourds de la côte ont terminé nettement dans le rouge.
Danone a perdu 5,82% à 42,62 euros, Sanofi-Aventis 3,54% à 47,15 euros, GDF Suez 5,25% à 33,57 euros et EADS 1,22% à 12,98 euros.
France Telecom (-3,65% à 19,51 euros) a pâti de la publication d'un chiffre d'affaires en légère hausse pour le troisième trimestre malgré le maintien de ses objectifs pour l'année en cours
Toujours à la tête des valeurs vedettes parisiennes, Alcatel-Lucent a pris 20,05% à 2,02 euros après la confirmation de ses objectifs pour 2008.
Pernod Ricard a grimpé de 11,32% à 52,90 euros après avoir confirmé une croissance "à deux chiffres" du résultat net pour l'exercice en cours.
Les valeurs financières ont retrouvé la faveur des investisseurs, Axa bondissant de 7,42% à 15,20 euros, Société Générale de 9,75% à 39,61 euros, Crédit Agricole de 11,93% à 10,32 euros et BNP Paribas de 1,23% à 54,66 euros.