Après une ouverture en hausse dans le sillage des places asiatiques, le marché parisien a connu une séance mitigée, oscillant entre hausse et baisse. La place parisienne, pénalisée par le recul de plusieurs poids lourds (GDF Suez, Total, Sanofi), a effacé ses gains avant de s'enfoncer dans le rouge dans l'après-midi. A noter le net recul du baril de brut léger américain, qui a cédé 3,56% à 65,12 dollars. Le CAC 40 a toutefois terminé la journée dans le vert, avec une hausse de 0,15% à 3 407,82 points tandis que l'Eurofirst 80 s'accordait 0,41% à 3 196,43 points.
Deutsche Bank (+14,33% à 28,35 euros), la première banque allemande, a publié un bénéfice net en recul de 75% au titre du troisième trimestre, à 414 millions d'euros. L'an passé, le résultat de l'établissement s'était établi à 1,6 milliard d'euros. Ces bénéfices, bien que faibles, constituent une surprise pour les analystes, qui tablaient en moyenne sur une perte de Deutsche Bank sur cette période. Le groupe bancaire a utilisé un amendement des règles comptables internationales IAS qui lui a permis de modifier une partie de la valorisation de certains actifs.
France Télécom (-3,65% à 19,51 euros) a connu un fort recul après avoir pourtant dévoilé des indicateurs d'activité solides au titre du troisième trimestre. L'opérateur télécoms a également réitéré ses objectifs 2008 et confirmé sa politique de dividende. L'action France Télécom affiche l'une des meilleures performances du marché français depuis un mois. Elle a surperformé l'indice CAC 40 d'environ 17%. Les opérateurs télécoms sont en effet peu sensibles aux évolutions économiques et régalent leurs actionnaires de plantureux dividendes.
Alcatel-Lucent (+20,05% à 2,02 euros) a clôturé largement en tête de l'indice CAC 40 après avoir réaffirmé ses objectifs 2008. L'équipementier télécoms a rassuré après avoir connu une rentrée boursière difficile en raison des profit warning de ses concurrents d'Amérique du Nord, Ciena et Nortel Networks. En outre, le directeur général du groupe, Ben Verwaayen, a indiqué que la revue stratégique tant attendue par les investisseurs serait annoncée en décembre. Alcatel-Lucent envisage notamment d'alléger son portefeuille de produits et de céder sa participation dans Thales.
Les chiffres macroéconomiques
La croissance aux Etats-Unis s'est élevée à -0,3% au troisième trimestre, ce qui est supérieur à la prévision moyenne des économistes de -0,5%. Au deuxième trimestre, elle était de 2,8%. L'indice des prix PCE, hors énergie et alimentation, a progressé de 2,9%.
Toujours aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 479 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 25 octobre contre 479 000 la semaine précédente (chiffre révisé de 478000). Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 473 000 inscriptions.
L'indice du sentiment économique en zone euro a chuté à 80,4 au mois d'octobre contre des attentes de 86,0 selon les analystes. Cette chute - la plus forte jamais enregistrée en un mois - ramène le sentiment économique à son niveau le plus bas depuis 1993. Le mois dernier, il s'établissait à 87,5 (révisé de 87,7). Le climat des affaires en zone euro a chuté à - 1,34 en octobre contre un consensus de - 1,00. Au mois de septembre, cette statistique s'était établie à - 0,82 (révisé de 0,79).
A la clôture, l'euro cote 1,2882 face au dollar.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.
ifo (indice) : L'institut de recherche et de prévisions économiques allemand IFO publie mensuellement les résultats d'un sondage auprès de plus de 7000 chefs d'entreprises et dirigeants de tous les secteurs, à l'exclusion de la finance. L'indice global est composé d'un volet sur la perception qu'ont les sondés du climat actuel des affaires, et d'un volet sur leurs anticipations à quelques mois. L'IFO détermine à partir de ces réponses le niveau de l'indice, sachant qu'un niveau supérieur à 100 signale qu'une majorité d'entreprises se montre plutôt optimiste, et un indice inférieur à 100 révèle une majorité pessimiste.