La Bourse de Paris reculait fortement jeudi en fin de matinée, le CAC 40 lâchant 2,47%, dans un marché nerveux et affolé par les risques de récession et après une débâcle des places asiatiques.
A 12H34 (10H34 GMT), l'indice vedette abandonnait 81,35 points à 3.216,83 points, dans un volume d'échanges de 1,937 milliards d'euros, après une matinée marquée par une forte volatilité. La Bourse de Paris avait fortement chuté mercredi, lâchant 5,10%.
Francfort perdait 2,94% et Londres 1,41%, tandis que l'Eurostoxx 50 se repliait de 2,78%.
Dans le sillage de Wall Street, les Bourses asiatiques ont plongé, Tokyo chutant de 2,46%, Séoul de 7,48% et Hong Kong de 3,54%.
En pleine période de publications trimestrielles, les investisseurs s'inquiètent des répercussions de la crise financière sur la rentabilité des entreprises.
Les marchés sont plombés par les annonces de résultats trimestriels "décevants" et "sur fond de crainte de récession économique grave et durable", observe Valérie Plagnol, directrice de la stratégie au Crédit Mutuel-CIC.
Le moral des industriels français, mesuré par l'Insee, a poursuivi son recul en octobre, atteignant son niveau le plus bas depuis décembre 1993.
Face à la dégradation des perspectives, le président français Nicolas Sarkozy a annoncé la création d'un "fonds public d'intervention", pour "intervenir massivement" en faveur des "entreprises stratégiques".
"On est passé d'une crise de liquidité à un effet de contagion à l'économie à partir de la semaine dernière", rappelle de son côté Yves Marçais, vendeur d'action chez Global Equities.
Alors que les risques de récession se précisent en Europe, les marchés émergents, de l'Argentine à la Thaïlande, suscitent aussi l'inquiétude : "Tous les moteurs de la croissance s'éteignent les uns après les autres", souligne le vendeur d'actions.
La place parisienne, enfin, doit composer avec la dépréciation de l'euro, qui continue d'évoluer sous le seuil des 1,30 dollar, pénalisé par une conjoncture économique très sombre.
Suez Environnement (-9,18% à 12,66 euros) chutait en queue des valeurs vedettes, la banque américaine Morgan Stanley ayant, selon une source de marché, abaissé sa recommandation sur le titre de "surpondérer" à "neutre".
Alstom (-8,87% à 35,18 euros) souffrait quant à lui de l'incertitude du groupe helvético-suédois ABB sur ses perspectives 2009, avivant les inquiétudes sur le secteur.
Valeo perdait de son côté 7,08% à 12,59 euros, après que l'agence de notation financière Moody's eut abaissé la note de sa dette à long terme, qui passe de "Baa2" à "Baa3".
Air France-KLM (-7,86% à 12,54 euros) s'effondre également: selon le quotidien les Echos le groupe "prévoit désormais une croissance zéro pour l'exercice en cours, clos le 31 mars prochain, ainsi que pour les deux exercices suivants".
Rares valeurs dans le vert, Essilor (+11,57% à 30,86 euros) et Air Liquide (+2,61% à 61,62 euros) profitaient de chiffres d'affaires en nette hausse au troisième trimestre.
Jeudi après-midi, les investisseurs seront attentifs aux résultats de groupes américains comme UPS, Xerox, Altria ou US Airways, attendus avant l'ouverture de Wall Street, ainsi qu'aux chiffres des demandes hebdomadaires d'allocations chômage américaines, annoncés à 12H30 GMT.